Autrefois fraîche et pop, la série vedette de la Fox fait pschit avec une dernière saison au casting insipide et aux intrigues artificielles.
Le sujet
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“Glee” veut dire “joie”, mais aussi “chorale”. C’est le postulat simple de la série de la Fox qui, après six ans de bons et loyaux services, s’arrête cette année. La série acidulée, qui débarque en 2009, met en scène une bande de losers lycéens qui transcendent leur condition de teenagers mal dans leur peau en formant une chorale surdouée. Chantée, dansée mais aussi simultanément niaise, brillante, jouissive et dramatique, l’ovni Glee conquiert vite un très large public et gagne une aura pop dans la culture US. Enchaînant les guest-stars cool (Neil Patrick Harris, Britney Spears ou Helen Mirren) et les épisodes hommages à Madonna, Fleetwood Mac ou encore The Rocky Horror Picture Show, les premières saisons suscitent un enthousiasme général.
Le souci
Pour la Fox, la création de Ryan Murphy est aussi une vraie poule aux œufs d’or, couronnée d’Emmy Awards et de Golden Globes. Une émission de téléréalité, The Glee Project, lui est consacrée en 2011, ainsi qu’un jeu vidéo et un documentaire Glee! On Tour en 3D. Difficile d’admettre dans ces circonstances que les bonnes choses ont une fin. Celle-ci aurait d’ailleurs pu avoir lieu lors la saison 3, puisque les élèves du lycée de McKinley y sont diplômés et poursuivent leur route séparément à la fac. C’était sans compter une tentative désespérée de maintenir en vie la série avec un nouveau casting insipide ainsi que des intrigues écartelées entre la faculté de New York et le lycée de l’Ohio. Les audiences s’effondrent lors de la médiocre quatrième saison, et la mort d’un de ses acteurs principaux, Cory Monteith, décédé d’une overdose en plein tournage de la cinquième saison en 2013, sonne définitivement le glas.
Le symptôme
La sixième et dernière saison, toujours en cours, a été réduite de vingt-deux à treize épisodes, le merchandising des produits dérivés autrefois ultrabankable ne suffisant peut-être plus pour prolonger ses souffrances. La série qui dépeignait avec fraîcheur la quête de soi adolescente est à bout de force. Ses héros ne sont plus des teenagers, encore moins des nerds attachants. Les problématiques sociétales qu’elle abordait avec une certaine candeur, tels le harcèlement moral à l’école ou la difficulté à faire son coming-out ado, ont laissé place à des rebondissements artificiels. A l’image de cette tentative de développer le “premier personnage trans d’une chaîne de network”, qui s’avère au final un prétexte sans épaisseur et simpliste. Ni les numéros musicaux qui faisaient son charme, ni l’hilarante Jane Lynch (l’irascible coach Sue Sylvester) autrefois jubilatoire ne suffiront à nous donner envie de voir le clap final de Glee le 20 mars.
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