Le ravissant egotrip du petit prodige de 26 ans Lena Dunham.
Une vraie série de filles ? Dans un monde toujours misogyne, cette gageure arrive à prendre forme quelques rares fois par décennie à la télévision. Sex and the City avait marqué son époque en mêlant glamour et introspection. Voici maintenant Girls et ses quatre New-Yorkaises de 20 ans et des poussières décidées à défier la crise. Marnie, Jessa et Shoshanna avancent avec un sens certain de la mise en scène d’ellesmêmes, autour de leur copine Hannah, centre de la série, wannabe écrivaine plutôt bouboule qui se fait couper les vivres par ses parents à peine dix minutes après le début du premier épisode. S’ensuit la vue en coupe d’une jeunesse aux rêves artistes, coincée entre les hipsters d’un côté et la mélancolie de l’autre.
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Aux Etats-Unis, où la première saison vient d’être diffusée par HBO, la série a été largement célébrée mais aussi minoritairement attaquée à cause de son manque de diversité et son supposé nombrilisme. Vieux débat. Vain débat.
Lena Dunham, créatrice, scénariste, actrice et principale réalisatrice de Girls, a tout juste 26 ans et une folle envie de parler d’elle. Son égocentrisme est notre joie. Elle raconte sa vie sans filet, avec une crudité parfois sauvage, que ce soit pour évoquer les aléas du sexe, la naissance d’une histoire d’amour compliquée avec un boyfriend résistant, ou pour exalter les choix absurdes que font les êtres humains coincés dans ce sas horrible qui se forme parfois entre la jeunesse et la vie adulte.
Un moment de malaise qui peut durer longtemps. L’écriture est précise, amusante, la mise en scène toujours incroyablement frontale. La série, en toute logique, navigue très largement au-dessus du lot.
Judd Apatow, toujours sur les bons coups, avait repéré Dunham en voyant son premier film, le buzz indé Tiny Furniture, en 2010. Il est aujourd’hui le producteur exécutif de Girls. Cette collaboration marque son retour dans le monde des séries, qu’il avait contribué à sublimer avec l’inoubliable Freaks and Geeks au tournant du siècle dernier. Après Mes meilleures amies, Apatow confirme également son tropisme actuel pour le féminin.
Girls saison 1, en septembre sur Orange Cinéma Séries
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