« Desperate Housewives » se termine et la relève n’est pas assurée. La preuve avec « GCB ».
Le spectateur de 2012 a de quoi désespérer des séries grand public. Après une décennie de réussites exaltantes comme Dr House et Lost, le niveau baisse, comme le montre la dernière création de la chaîne ABC, pudiquement baptisée GCB. Trois lettres qui n’évoquent pas une nouvelle drogue de synthèse, mais regroupent les initiales du titre original, qui fut d’abord Good Christian Bitches avant de devenir Good Christian Belles, à la suite de protestations d’associations religieuses et féministes. Pour faire court, il s’agit d’un genre de Desperate Housewives chez les wasps.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une trentenaire, ex-reine du lycée, retourne vivre chez sa mère à Dallas après avoir perdu son mari et ses comptes en banque – on l’appellera Blonde n° 1. Elle retrouve ses anciennes camarades (moins drôles que Mes meilleures amies) qui n’ont toujours pas digéré son succès auprès des garçons et son attitude hautaine en uniforme de cheerleader, il y a quinze ans. Dans le tas, Blonde n° 2, interprétée par la sautillante Kristin Chenoweth, cherche constamment à lui nuire. Les unes et les autres n’ont pas grandi depuis l’adolescence.
Voilà pour les enjeux posés sans nuance dans le premier épisode. GCB aurait pu faire de la régression « adulescente » son sujet, mais elle n’en a sans doute pas les capacités. N’est pas pop qui veut. Reste un intérêt documentaire involontaire, qui rejoint cette thématique sans réussir à la cerner. La série offre en effet un étrange défilé de corps hollywoodiens contemporains, à travers ses actrices filmées comme des créatures sans âge, regrettant leur jeunesse à coups de larmes botoxées.
Olivier Joyard
{"type":"Banniere-Basse"}