Ça y est, seuls sept jours nous sépare de la saison 8 tant attendue de “Game of Thrones” ! Alors que l’un des shows les plus importants de la décennie s’apprête à se terminer, nous reviendrons chaque jour sur l’une de ses 7 saisons, et les moments marquants de chacune d’entre elles. Nous commençons aujourd’hui avec la saison 1. Souvenez-vous en marquée par la mort de Ned Stark.
Game of Thrones est un tournant évident dans l’histoire des séries télévisées. A la fin des années 2000, la chaîne câblée HBO vient déjà d’affirmer un nouveau modèle, reposant sur le prestige et la dimension adulte de ses créations. Le show de David Benioff et D. B. Weiss semble alors prendre une relève laissée en suspens après la fin de Six Feet Under et des Soprano. La richesse de son univers, la densité de ses personnages et la complexité d’une narration souvent cruelle et choquante s’est installée dès la saison 1, tel un prototype marquant au fer rouge sa note d’intention. Le spectateur y prendra vite gout. Car au vu du succès international de la série, cette démarche est sans conteste une réussite, qui se dévoile particulièrement dans 5 scènes primordiales de ce volet introductif.
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1. La chute de Bran (saison 1, épisode 1 : L’Hiver vient)
Le premier épisode de GoT se tend bien vite comme un élastique, imposant une tension dans ses non-dits et ses dialogues cinglants lors de cette rencontre entre les Stark et les Lannister. Mais la série présente également une certaine tendresse, voire une certaine naïveté, grâce au point de vue des enfants, pris au cœur de cette tempête grondante. A posteriori, on s’étonne d’ailleurs de redécouvrir les visages innocents de Sansa et Arya, dont on anticipe la maturité future.
Néanmoins, cet épisode inaugural marque déjà la fin de l’innocence, celle d’un spectateur qui ne sait pas encore forcément à quoi s’attendre. Quoi de mieux pour cela que de dépeindre un bambin (Bran Stark) grimpant dangereusement en haut d’une tour, avant d’être témoin d’une relation incestueuse ? Cette première révélation autour de Jaime Lannister et sa sœur Cersei surprend d’ores et déjà sur la dureté des thématiques qu’est capable d’aborder le show. Agrippant Bran au bord du vide, Jaime (vicieusement campé par Nicolaj Coster-Waldau), rassure l’enfant, et nous rappelle même son jeune âge, avant de le pousser du haut de la tour. Game of Thrones nous apprend déjà à prendre certaines habitudes, comme demeurer sans voix face à un retournement scénaristique.
https://youtu.be/WTcEqNiODyo
2. La louve de Sansa sacrifiée (saison 1, épisode 2 : La Route Royale)
Alors que cette tête-à-claques de Joffrey menace Arya sur la route qui les mène à Port-Réal, la louve de celle-ci mord à la main l’adolescent pleurnichard (scène ultra-jouissive en soi) puis s’enfuit. Demandant justice pour cet affront, les Lannister demandent que l’animal soit tué. Mais comme il demeure introuvable, Ned Stark se voit contraint de sacrifier l’adorable louve de Sansa. Au-delà du découpage ciselé entourant la scène de confrontation, Game of Thrones montre alors que ses jeux de pouvoirs n’ont aucune limite, et que la cruauté de l’homme imaginée par George R.R. Martin n’épargne absolument personne, pas même les êtres les plus purs que la série possède. Extrêmement émouvante, la séquence d’exécution repose sur un hors-champ dévastateur, appuyé par un travail sonore qui finit de nous achever.
https://youtu.be/xYeyv-Eo730
3. Jon Snow protège Samwell Tarly (saison 1, épisode 4 : Infirmes, Bâtards et Choses brisées)
Malgré un pessimisme de plus en plus marqué au fil des épisodes, Game of Thrones s’offre quelques moments d’humanité, à l’instar de l’arrivée de Samwell Tarly à la Garde de Nuit. Le jeune homme, incapable de se battre, est immédiatement humilié à l’entraînement par le Lord Commandant, avant que Jon Snow n’intervienne, et ne le protège lors d’un « exercice » où le bâtard de Ned Stark a l’occasion de montrer toutes ses capacités de combattant. La dialogue suivant contraste le pragmatisme de Snow avec la reconnaissance de Sam, qui se décrit lui-même en tant que lâche. Cette scène touchante n’amorce pas qu’une amitié naissante. Elle met en avant le courage des laissés pour compte, qui malgré le destin tout tracé que leur impose la société, vont apprendre à résister, et à prendre le contrôle de leur vie.
4. La mort de Ned Stark (saison 1, épisode 9 : Baelor)
Le moment incontournable de la saison 1 ! C’est la première fois que Game of Thrones impose sa loi, bouscule le spectateur en même temps que la bien-séance narrative, en sacrifiant l’un de ses personnages centraux. La fin de l’épisode 9 est ainsi un véritable yo-yo émotionnel, nous faisant espérer que la trahison subie par Ned va être vengée, afin de lui permettre de compléter son arc et ses enjeux. Mais le retour est impossible, et la frustration qui nous envahit est renforcée par la décision impulsive de Joffrey, qui précipite la séquence.
Magnifiquement maîtrisée, la mise en scène nous permet brièvement de saisir toute la détresse des personnages impliqués, de Sansa à Arya jusqu’à, bien sûr, Ned, qui comprend en même temps que nous que dans les terres de Westeros, la vie ne tient qu’à un fil peu solide. L’épée traverse le cadre, les oiseaux s’envolent. Arya a beau fermer les yeux, le monde continue de tourner.
https://youtu.be/0MgjP_0iFm0
5. Daenerys achève Khal Drogo (saison 1, épisode 10 : De feu et de sang)
Game of Thrones nous habitue à retourner notre veste, et nous apprend à aimer des personnages que l’on trouve premièrement détestables. C’est le cas de Khal Drogo, mari rustre de Daenerys (incarné par le charismatique Jason Momoa), qui gagne en finesse au fil des épisodes. Ce qui est tout d’abord une simple alliance de forces armées laisse poindre des émotions, et alors que Drogo est à l’agonie, Daenerys exprime un amour sincère, l’amenant à étouffer l’homme avec un coussin.
En plus de remettre en question notre regard de spectateur (et le jugement trop hâtif que l’on a pu avoir envers quelqu’un), cette scène bouleversante amène Daenerys à compléter son arc narratif pour la saison, en faisant éclore ses œufs de dragon. GoT n’est jamais stagnant, et force l’évolution dans une mise en abyme constante de son public, qui apprend à la dure à n’accepter aucun acquis. Faudrait-il y voir une forme d’éducation du spectateur ?
Bonus : L’entraînement d’Arya avec Syrio Forel (saison 1, épisode 3 : Lord Snow)
Dès sa saison 1, Game of Thrones regorge de personnages originaux et marquants. Syrio Forel est l’un d’entre eux. La première épée de Braavos, dont la sagesse et la malice fait rayonner la série de ses rares apparitions, entraîne une Arya enthousiaste sur ordre de Ned. Mais bien vite, ce dernier n’entend plus des épées de bois, mais l’entrechoquement du métal, près à tuer sa fille. Cette scène, annonciatrice du futur sombre de la benjamine des Stark, amorce une philosophie de la détermination, qui va régir la vie de l’héroïne, grâce à cet homme excentrique et précieux. « Que dit-on au Dieu de la mort ? Pas aujourd’hui. »
https://youtu.be/ZbRtifXSe7M
Retrouvez tous les jours notre compte à rebours des sept premières saisons de Game of Thrones en cinq scènes cultes :
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