Bien qu’un peu timoré, le documentaire d’HBO sur les coulisses de la saison 8 de Game of Thrones rend un bel hommage à des équipes toujours prêtes à relever des défis.
HBO ne pouvait pas nous laisser sans un dernier adieu. A peine avons-nous eu le temps de pleurer la fin de Game of Thrones que la chaîne nous propose The Last Watch, documentaire sur la production de la huitième et dernière saison de la série. Au-delà d’être un hommage émouvant à une aventure humaine étalée sur une dizaine d’années, ce point final est également une jolie réponse aux réactions virulentes qu’a pu subir ce dernier pan du récit sur les terres de Westeros, qui a soufflé le chaud et le froid (ou le feu et la glace).
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Car si le nombre réduit d’épisodes a en effet été un problème (causant la précipitation de quelques points d’intrigue), certains fans pleurnichards semblent avoir oublié que rien ne leur est dû, rien n’est acquis. S’il est évident que les défauts de la saison 8 dépendent en partie de choix liés à une économie télévisuelle, il serait stupide de ne pas constater à quel point Game of Thrones a essayé, au fil des ans, de repousser les limites de ce modèle, l’amenant dans ses retranchements avec ce finale aussi généreux qu’ambitieux, ayant demandé le budget dantesque de 90 millions de dollars (l’équivalent de 80,47 millions d’euros).
Un large tableau familial
Débutant sur des shootings photos du casting et sur la lecture commune des épisodes – par ailleurs brillamment montée avec celle de la saison 1, The Last Watch délaisse bien vite les têtes connues pour se focaliser sur les hommes et femmes de l’ombre, les petites mains qui, toutes à leur manière, ont fait vivre Game of Thrones. La réalisatrice Jeanie Finlay dépeint une logistique gargantuesque, qui impressionne autant qu’elle émeut. Producteurs, costumiers, maquilleurs, coiffeurs, décorateurs, tant de personnalités différentes se regroupent dans un même élan familial, avec la passion pour un objet fictionnel dont ils connaissent pourtant toutes les arcanes. Il est d’ailleurs amusant de voir comment toutes ces équipes se réapproprient le show. Même en sachant que la neige de Winterfell n’est qu’un mélange de papier et d’eau, la magie est toujours là, et l’imaginaire déborde sur le réel, au travers de vestes affichant les blasons des différentes maisons, ou de memes accrochés sur les murs des bureaux de production.
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Si l’exercice possède un charme indéniable, The Last Watch manque cependant d’un brin de mordant. La volonté louable de décrire la solidarité infaillible de cette fourmilière cache certaines tensions et dissimule une pression pourtant grande sur les épaules des showrunners David Benioff et D.B. Weiss (qui brillent par leur absence dans ce documentaire). Jeanie Finlay parvient à approcher quelque peu Emilia Clarke, Kit Harington, et les réalisateurs David Nutter (responsables des épisodes 1, 2 et 4) et Miguel Sapochnik (les impressionnants chapitres 3 et 5), mais les portes semblent constamment se fermer devant sa caméra, afin d’offrir un résultat finalement assez lisse. Il faudra sans doute attendre quelques années pour que les langues se délient autour de cette production complexe.
Des larmes de glace
Néanmoins, le documentaire jouit indéniablement de son immédiateté, de son absence de recul qui lui permet de capter avec justesse une ambiance de tournage si particulière. A l’instar des personnages de la série, tout le monde sait que la fin approche, et la mise en abyme se dessine, sans se forcer, sous nos yeux.
https://www.youtube.com/watch?v=LaGETYUE7Ik
Comme tous les grands symboles de la pop culture, Game of Thrones est tout autant entré dans la vie de ses fans que dans celle de ses artisans. The Last Watch le comprend et l’exprime à merveille lorsqu’il se focalise sur Andy McClay, figurant passionné présent sur les plateaux de tournage depuis 2014. Son enthousiasme, qui lui a notamment permis de sympathiser avec Kit Harington, finit par lui offrir l’opportunité de jouer dans l’ultime scène de l’interprète de Jon Snow, à ses côtés. Mis sur un pied d’égalité, les deux acteurs se retrouvent à pleurer et à partager un discours similaire, lorsque les caméras s’éteignent. Une page se tourne pour toutes les personnes qui ont vu leur vie changée par la série. A nous de faire notre deuil désormais.
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