Trône de fer, jeux de pouvoir et dragons ; “Game of Thrones” est de retour pour une nouvelle saison. Chaque semaine, nous faisons le point sur le dernier épisode diffusé.
Il y a des épisodes de Game of Thrones qu’il est difficile de regarder les volets ouverts, tant le moindre rayon de soleil se réfléchissant sur l’écran empêche de visionner la majorité des scènes. L’épisode 3 de la série de HBO fait partie de cette catégorie. De Winterfell (la contrée historique des Stark) au repaire de la Garde de Nuit éternellement condamnée à veiller sur le Mur en passant par l’antre obscur des Sans-Visage à Braavos, les décors appelaient une esthétique nocturne dans laquelle il était parfois compliqué de distinguer les personnages.
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C’est dans cette noirceur qu’évolue à présent Arya, prête à tout pour être acceptée parmi les Sans-Visage et devenir une assassine d’élite. Avant même qu’elle n’atteigne l’objectif de son périple, les traits de la jeune Stark se font ainsi de moins en moins visibles à l’écran, noyés dans les ténèbres de la grotte de Braavos.
S’il nous arrivait de retomber sur un épisode des premières saisons, le contraste avec ce que le personnage d’Arya était, et ce qu’il est en train de devenir, serait saisissant. Au départ présentée comme une enfant vive et volubile, sorte de tomboy à la sauce moyenâgeuse à la touchante rébellion (rébellion qui consistait à porter des pantalons et manier l’épée), la jeune femme est aujourd’hui le protagoniste le moins prévisible, peut-être un des moins attachants de tous. La perte progressive de son empathie et son humanité n’est pas seulement liée aux meurtres qu’elle commet sans même sourciller, mais également à la disparition de son instinct de survie. Vidée de toute conscience de soi, Arya Stark n’est plus motivée que par la vengeance. Ou presque : lorsqu’un Sans-Visage lui ordonne de se débarrasser de toutes ses possessions pour entamer sa transformation, elle résiste et préfère cacher son épée plutôt que de la jeter à la mer.
Le combat des reines
A l’opposé de sa sœur, Sansa Stark compte survivre à tout prix, quitte à accepter de se marier avec l’abject fils du traître Roose Bolton, assassin de Rob Stark durant les célèbres noces pourpres. On se souvient de Ramsay Snow (joué par Iwan Rheon, un ancien de Misfits) comme l’auteur des pires scènes de tortures dans la série sur le malheureux, et aujourd’hui eunuque, Theon Greyjoy. Sophie Turner (Sansa) l’avait annoncé, son personnage allait prendre de l’ampleur et définitivement quitter la catégorie des personnages les plus haïs par les fans de la série. En prenant la décision d’épouser, malgré ses réticences, un de ses pires ennemis, elle atteint une ampleur sans précédent et s’élève au rang d’une autre excellente stratège, Cersei Lannister.
« Garde tes amis près de toi, garde tes ennemis encore plus près. » La devise est appliquée à la lettre par la reine mère, qui sent le pouvoir lui échapper à mesure que Margaery Tyrell se rapproche du nouveau roi Tommen. Leur mariage étant consommé au sens biblique du terme, Margaery enchaîne les remarques provocatrices pour faire comprendre à sa rivale qu’elle ne tient plus les rênes du château. “Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, s’il y a quelque chose dont tu as besoin, dis-le moi« , se contente de répondre Cersei, maîtresse dans l’art de la déception et de la manipulation.
Le commandant Jon Snow
Jon Snow, à présent lord commandant de la Garde de Nuit, choisit quant à lui pour la première fois d’ôter la vie à un homme qu’il aurait pu épargner. Loin de l’être pacifique (dans la mesure du réalisme) qu’il était aux débuts de la série, le bâtard Stark (jusqu’à preuve du contraire) subit la transformation qu’ont vécues nombre de personnages avant lui, et se voit contraint de se montrer agressif et sans pitié pour gagner le respect de ses pairs. Au rang des personnages naïfs, il ne reste peut-être plus que le jeune Tommen, roi terriblement ingénu susceptible de prendre les pires décisions sous l’influence des femmes qui l’entourent.
Seule Brienne, qui bénéficiait jusqu’ici d’un des traitement les plus nuancés de la série, ne brille pas dans cet épisode, et se laisse aller à une séance d’auto-apitoiement assez surprenante. Malgré son image de chevalier forte et insoumise, la jeune femme se montre plus blessée que jamais lorsqu’elle se remémore une séquence de son enfance, alors que de jeunes garçons se moquaient de son physique et la tournaient en ridicule. La séquence, probablement censée être émouvante, provoque plutôt ennui et gêne.
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