Dans ce nouvel épisode, « Game of Thrones » fait à nouveau la part belle aux jeux de pouvoir, manigances et tractations. Un épisode plus calme mais riche en révélations.
Game of Thrones a la particularité de concilier deux genres bien distincts : l’heroic fantasy et les obscures jeux de pouvoir propres au thriller et à l’espionnage. Depuis la fin de la troisième saison, ces derniers avaient été mis entre parenthèses au profit de scènes d’action époustouflantes, de retournements de situations surprenants et de mariages complètement traumatisants. Ce cinquième épisode, First of His Name, met un terme à cette pratique pour faire la part belle à ce qui nous avait manqué : le calcul, les manigances, les tractations.
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First of His Name n’est autre qu’une ode à Petyr Baelish, dont on perçoit enfin toute la puissance. Après avoir aidé Sansa à s’échapper de Port-Réal, où son mari Tyrion (absent de l’épisode) risque la peine de mort car soupçonné d’avoir empoisonné le roi Joffre, Baelish l’emmène chez sa tante, la terrifiante Lady Lysa Arryn et son fils de 8 ans encore nourri au sein, dans les Eyriés.
Sansa, au départ soulagée de trouver refuge chez des membres de sa famille, réalise rapidement qu’elle n’a échappé à une mère et son fils complètement dérangés (Cersei et Joffrey) que pour se jeter dans la gueule d’une autre mère dérangée et d’un fils tout aussi perturbé.
Le marionnettiste et ses pantins
Lysa Arryn, qui règne seule sur les Eyriés depuis la mort de son mari, se jette dans les bras d’un Peter Baelish avec qui elle entretient une relation secrète depuis des années. L’occasion pour les téléspectateurs de comprendre que le fourbe Littlefinger n’est autre que l’élément central de la série : celui qui avait conseillé à Lady Arryn de tuer son mari Jon, une mort à laquelle tous les événements de la saison 1 (de la capture de Tyrion à la mort de Ned Stark) sont liés.
Mise à mort Ned Stark, assassinat du roi Joffrey : sans jamais accomplir lui-même les tâches ingrates, le manipulateur Lord Baelish est celui qui a engendré les scènes les plus marquantes de la série. Loin des champs de bataille, loin des duels à l’épée où seules force et agilité sont de mise, ce marionnettiste a réussi à manipuler les plus forts tout en restant tapi dans l’ombre, à l’abri de leurs foudres.
La reine des esclaves
A coté de Littlefinger, les autres personnages ressemblent à des pantins persuadés de disposer d’un libre arbitre alors qu’un autre prend les décisions pour eux. Seule Daenerys reste loin de ce chaos prémédité (Littlefinger annonçait bien dans l’épisode précédent qu’il fallait parfois frapper ses ennemis au hasard pour qu’ils ne puissent pas prévoir ses actes), dans la ville de Meereen où elle prend une décision qui change radicalement l’avenir de la série.
Son fidèle compagnon Sir Jorah lui apprend que les villes qu’elle a laissées derrière elle (Yunkai et Astapor) ont été reprises par les maîtres, et que les esclaves que la mère des dragons avait libérés sont à nouveau sous leur joug. Au lieu de prendre les 10 000 hommes dont elle dispose à présent pour conquérir Westeros, elle décide ainsi de rester dans la ville de Meereen afin de la gouverner, et d’éviter aux esclaves de cette ville de subir le même sort que les autres. « Comment pourrais-je régner sur Sept Royaumes si je n’arrive pas à régner sur la Baie des Esclaves ?« , justifie-t-elle.
Voilà un choix qui a de quoi soulager l’intrigue de la série, du moins un temps. Les chances que Danny chevauche incessamment ses trois dragons pour conquérir le pouvoir à Westeros deviennent presque nulles. Ce qui laisse le temps aux autres personnages – et multiples histoires – de se développer sans risquer l’intervention d’un quasi Deus Ex Machina qui réduirait à néant tous leurs efforts de simples mortels. Et rendrait vaine leur conquête du pouvoir, qu’ils n’arriveraient pas à garder une minute face à trois bêtes légendaires cracheuses de feu.
Le calme rafraîchissant
Du côté de Port-Réal, l’ambiance est au calme avant la nouvelle trahison. Si Margaery Tyrell essaie de se placer comme future reine en épousant le nouveau roi Tommen tout juste sacré (« Premier de son nom« , comme l’indique le titre de l’épisode), la reine-mère Cersei gagne du temps en repoussant son mariage avec Loras.
Restent Bran Stark et ses trois compagnons de route, Hodor, Jojen et Meera, enfin libérés par la Garde de Nuit – menée par son frère Jon Snow – alors qu’ils étaient retenus prisonniers par des anciens gardes de Nuit ayant brisé leur serment. Mais au lieu de retrouver son frère au milieu des décombres de l’ancienne demeure incestueuse de Craster, il préfère suivre les conseils de Jojen et s’échappe à nouveau pour continuer à chercher la fameuse corneille à trois yeux qu’il pourchasse sans relâche.
Malgré la scène de combat gore désormais immanquable dans chaque épisode, ce cinquième chapitre propose une pause rafraîchissante aux rebondissements auxquels nous a habitués cette dernière saison. De multiples péripéties qui avaient fini par lasser ceux qui préfèrent les jeux de pouvoir aux effluves de sang et scènes de sexe à répétition.
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