France 2 a diffusé mercredi 14 octobre les deux premiers épisodes de Dix pour cent. La nouvelle série comique française a dominé la concurrence en se payant les meilleures audiences de la soirée, avec 4,8 millions de téléspectateurs, contre 3,6 pour l’américaine The Blacklist sur TF1. Une semaine avant la diffusion, nous avons rencontré Fanny Herrero, créatrice de la série, pour un entretien fleuve. On a parlé genèse de la série, statut de showrunner en France, mais aussi Sex and the City et frisson de la honte.
En 2008, le projet « 10% » était écrit par Nicolas Mercier, pour Canal+. Sept ans plus tard, les lettres ont remplacé les chiffres et Dix pour cent est diffusée sur France 2… Tu en es la créatrice et la directrice d’écriture. Peux-tu nous raconter la genèse de la série?
Fanny Herrero – Je suis arrivée il y a quatre ans. Le projet avait été d’abord développé chez Canal+ par Dominique Besnehard et Nicolas Mercier. Besnehard était alors tout jeune producteur de cinéma, après avoir été agent pendant très longtemps. Il voulait faire une série sur son ancienne occupation. Il a contacté Nicolas Mercier, un auteur auréolé du succès de Clara Sheller, qui correspondait assez bien au projet. Puis les choses ont patiné car il y avait une difficulté à trouver le ton… La chaîne s’est lassée et tout a été arrêté.
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Dominique s’est alors associé à Harold Valentin, un ancien conseiller de programmes de France 2. Ce dernier lui a expliqué que le projet pourrait plaire au service public en ajustant le style, pour que ce soit moins cynique et cruel que ça l’aurait été sur Canal, plus universel et plus tendre. Moi, je suis arrivée sur le projet à ce moment-là. Je travaillais sur Un village français et Fais pas ci, fais pas ça.
Qu’est-ce qui t’a attirée ?
C’était un univers contemporain, parisien, enfin un nouvel air à la télévision, avec des possibilités novatrices sur la tonalité et les thématiques. Je me suis retrouvée en binôme avec Quoc Dang Tran, un bon copain qui fait partie du SAS, notre groupe de scénaristes (créé en 2007, le SAS favorise les échanges entre auteurs de télé française sur leur processus créatif, ndlr).
A ce moment Nicolas Mercier avait déjà défini une arène, les trois personnages principaux (Matthias, Andréa et Gabriel) et l’idée de la mort du fondateur de l’agence qui vient déboussoler tout ce petit monde. Mais il n’y avait pas encore le ton. Quoc et moi écrivions l’épisode trois, qui, progressivement, est devenu l’étalon en matière de ton. Avec sincérité, on a réussi à choper un truc. D’un coup, tout le monde — la chaîne, les producteurs — s’est dit : « Voilà à peu près ce qu’on veut. » Nicolas Mercier est parti, parce qu’il préparait son long métrage. On nous a proposé de reprendre la direction de Dix pour cent.
Mais la série n’a pas été écrite tout de suite…
On a connu quelques mois assez chaotiques : même si on s’entendait bien avec Quoc Dang Tran, prendre la direction à deux était difficile. Il fallait remettre tout à plat, redéfinir les lignes de force… On a vraiment repensé la grammaire de la série, en instaurant comme règle le fait que Dix pour cent donnait le point de vue des agents, alors que ce c’était pas évident jusque-là. Le principe de la série est devenu clair : ce ne sont pas les stars qui ont un problème, mais les agents. Par la suite, Quoc a pris la direction de Kaboul Kitchen, saison 3, et je me suis retrouvée toute seule. A France 2, ils se demandaient si j’allais en être capable – question qu’on se serait moins posée si j’avais été un homme… J’ai eu un moment de doute, il fallait que je m’approprie ce truc de l’intérieur. Je ne pouvais plus écouter tout le monde, Nicolas, Dominique… J’avais connu une “promotion” par étapes : on n’est pas venu me chercher en me disant : « Fanny, on te veut !!! »
Beaucoup d’histoires présentes dans la série viennent des expériences de Dominique Besnehard…
Pour certaines, oui, j’en ai aussi récupéré d’autres.
En fait, tu connais tous les secrets du cinéma français depuis trente ans !
(rires) C’est ça ! Dominique a aussi sorti un livre (Casino d’hiver, Plon 2014). Il parle beaucoup, et en même temps il peut se disperser… Mais là-dedans, il y a des petites pépites. Une pépite ne fait pas une histoire, ni une intrigue ou un personnage. Ça c’était mon boulot, de trier. Par exemple, l’épisode 4 où Audrey Fleurot arrive aux impôts. C’était le drame de Dominique avec Béatrice Dalle, qui était toujours à découvert et avait des problèmes avec les impôts. Il l’a accompagnée un paquet de fois à Bercy, où elle arrivait avec des guêpières noires devant l’inspecteur des impôts à essayer de négocier des remises… (Rires) Avec Dominique, c’était toujours un aller-retour entre la nourriture qu’il apportait et la nécessité de me l’approprier.
Tu avais une connaissance personnelle du star system ?
Je suis provinciale, à la base tout cela m’est très étranger… Je n’ai jamais été fascinée. Je pense que c’était plutôt un atout pour écrire la série. En même temps, j’ai été comédienne. Depuis quinze ans que je suis à Paris, je traîne dans ce milieu. Je ne suis pas copine avec les stars, mais j’avais quand même entendu plein de trucs !
Quand je me suis retrouvée à la tête du projet, j’ai compris que c’était une petite bombe, potentiellement un moment très important dans ma carrière. Et un super terrain de jeu. Surtout que pour moi, Dix pour cent est plus qu’une série sur des agents. C’est d’abord une comédie de mœurs avec des trajectoires de personnages féminins très indépendants, forts, qui ne vivent pas à travers l’amour ou les hommes. C’est également un prisme pour parler du rapport de l’art de l’argent, du travail, du rapport entre vie publique et vie privée…
L’écriture finale a duré longtemps ?
J’ai dirigé six auteurs pour cette première saison. On a parlé registre, construction, méthode… Cela a été très, très long pour obtenir un pilote satisfaisant, mais ensuite, les choses sont allées plutôt vite. Si on exclut le moment où on a commencé à essuyer des refus.
Refus des stars?
Oui. Les textes étaient aboutis, mais on n’était pas encore allé chercher les acteurs tant qu’un réalisateur n’était pas attaché au projet. Dominique venait de produire Casse-Tête chinois et il a proposé Cédric Klapisch. J’ai tout de suite trouvé que c’était la bonne idée. L’élégance et le souci du réalisme sont ce qu’il a apporté de meilleur à la série. Il en a fait quelque chose de juste, fluide. On est bien à Paris, en 2015, car Cédric filme très bien la ville. Mais avant tout cela, il a fallu démarcher les acteurs…
Pour certains, ça a été oui, et pour d’autres… Rapidement, nous avons perdu Sophie Marceau, qui était pressentie pour le premier épisode. Là, Hiroshima à côté, c’est presque rien (rires). Pour la chaîne, perdre une actrice populaire mais rare sur le petit écran représentait une calamité… Là, j’ai commencé à me demander si mes textes étaient nuls. Je pensais avoir écrit des super partitions, drôles, un peu modernes, à l’américaine… mais les gens disaient non.
Pour Dominique Besnehard aussi c’était dur, venant de personnes qu’il avait parfois révélées. On s’est dit qu’il fallait peut-être changer des choses. Cédric Klapisch a voulu mettre un peu sa patte pour mieux vendre les épisodes. Et c’est là que les choses ont grincé un peu. Parce qu’à un moment, si tout le monde place sa névrose dans chaque épisode, sa note d’humour – non que leur névrose ou leur humour ne soit pas bons ou intéressants – , ils vont venir mettre du tarama sur la tarte à l’ananas.
Cela veut dire que tu n’es pas totalement satisfaite du résultat ?
Je suis jamais totalement satisfaite par nature. Mais il y a eu un véritable enthousiasme collectif. J’ai eu la chance d’être impliquée à toutes les étapes, même après l’écriture. Quand c’était compliqué et que je sentais que je n’étais pas absolument la bienvenue, je me débrouillais pour avoir quand même mes accès, en complicité avec mes producteurs. J’ai vu tous les rushes de la série. Il n’y a pas eu de surprises à la fin. Cela n’a vraiment rien à voir avec ces moments où un auteur rend sa copie puis découvre le résultat via un DVD qu’il regarde dans son salon fébrilement. Là, il a envie de mourir.
C’est probablement arrivé à tous les scénaristes de télévision en France…
Il y a un nom pour ça : le frisson de la honte. Tu ne sais même plus si tu veux aller à la projection en avant-première. De toute manière, souvent, on oublie de t’inviter (rires).
Quelles ont été tes références? Nous sommes chez toi, j’aperçois un coffret de Sex and the city…
J’ai un peu honte, mais j’assume : mes références de séries sont vieilles. J’ai vécu l’énorme claque culturelle des années 2000, avec Sex and the City, Six Feet Under, A la maison blanche, Friday Night Lights… C’est peut-être parce que j’en ai fait mon métier, mais je ne retrouve plus le plaisir ample que j’ai eu à recevoir ces séries-là. Dans les séries actuelles, je suis moins émue, moins touchée.
Donc, aucune série sur le monde du cinéma ou des stars ne t’a inspirée ?
Ce serait trop simple de penser que Entourage, The Extras ou Episodes ont inspiré Dix pour cent. Je m’imprègne plutôt d’un bain émotionnel. La plus grande influence, la plus inatteignable, c’est Friday Night Lights, où l’on navigue au plus près des personnages, avec aussi le concept de famille symbolique qui m’intéresse beaucoup : tout est recomposé par le sport, en l’occurrence le football américain. Dans Dix pour cent, tout passe par cette petite agence. Dans A la maison blanche, j’aime le mélange de personnages d’une intelligence supérieure filmés en walk and talk (marcher et parler en même temps, emblème du style visuel de la série politique, NDLR) et d’empathie absolue. Alors même que tu ne vois pratiquement jamais ces gens dans leur vie privée, puisqu’ils passent leur vie à conseiller le président des Etats-Unis, tu les aimes d’amour. Dans Sex And The City, ce qui m’intéresse, ce sont ces personnages de femmes très indépendants, sexuels… Pour moi c’est majeur, même si on est sur France 2.
Il y a peu de scènes de sexe dans la série.
Je sais, désolée.
Mais il y a une atmosphère sexuée.
Je me suis dit qu’on allait passer par le verbe, car on ne pourrait pas montrer grand-chose. Pour moi c’est important de faire des blagues sur le cul, mais je sentais bien qu’à l’image, ça ne passerait pas.
Comment as-tu pu imaginer qu’il était possible de faire une série pour France 2 avec ces références-là ? Il faut une part de folie.
Je ne me rends pas compte de ma folie mais je me rends compte de ma chance. L’idée proposée par Dominique d’une star invitée à chaque épisode a beaucoup intéressé France 2. Je pense qu’au début, ils ne percevaient pas la chronique de mœurs derrière. C’était un genre de bluff mutuel : là où eux me parlaient « stars », je répondais « chronique de mœurs sur les agents ». Et on s’est rencontrés quand même.
Cette chance est si rare dans la télé française ?
Quand on est scénariste, on est écrasé par la masse de polars. Ça ou bien une comédie familiale dégrossie, pas tout à fait satisfaisante… Il ne reste que 15-20% de « drama » feuilletonnant comme Ainsi soient-ils, Les Revenants, Un village français. Cette toute petite partie du gâteau, on a tous envie d’en être ! Le rêve est de faire la série qui ressemble un peu à une « série d’auteur ». J’avais peur de le dire parce que c’est un peu un gros mot, mais mon rêve avec Dix pour cent est de faire une série d’auteur populaire.
Certains personnages sont plutôt décalés pour un prime time de France 2, notamment l’héroïne, Andréa, jouée par Camille Cottin.
C’est un rôle féminin assez atypique en télévision, avec sa brusquerie, son intensité, son côté très libre, pas consensuelle. Et son homosexualité aussi bien sûr. On a encore du mal je trouve en télé française avec les personnages féminins de comédie, notamment parce que de nombreuses caractéristiques potentiellement comiques sont généralement réservées aux hommes : la transgression, la brutalité, la liberté sexuelle, l’ambition, l’ingratitude, la méchanceté…
Et, comme tu le dis, elle joue une héroïne lesbienne sur une série du service public.
Son homosexualité n’est pas ce qui la définit absolument. Ce n’est pas un sujet, ni un enjeu. Je ne suis pas militante LGBT, je suis hétéro moi-même, mais j’avais envie qu’on transmettre grâce à la série “un bain culturel”, un discours sur les valeurs, dont la reconnaissance de toutes les sexualités fait pleinement partie.
Camille Cottin s’est imposée naturellement?
Je l’avais déjà en tête quand on développait ce personnage, car je la connaissais dans la vie, et puis j’étais fan de Connasse sur Canal, le film n’existait pas encore. On fait partie de la même bande de copines, avec Camille Chamoux, Olivia Côte, Audrey Fleurot, Emma Luchini… Une génération de filles qui pratiquent un humour assez décomplexé, et qui ont envie de prendre la parole, de donner de la voix. Pour écrire ce personnage, je m’inspirais beaucoup de cette petite bande.
Quand Camille a passé les essais, ça a été une évidence : elle avait très clairement l’attitude, mais aussi (et pour moi, en tant que scénariste, c’était magnifique à voir) le “flow” du personnage. C’était comme si elle retranscrivait exactement la musique que j’avais en tête lorsque j’écrivais les dialogues. Les modulations, la précision, les nuances étaient toutes là ! Et en plus, elle ajoutait sa moue, ses mimiques, plein de petites trouvailles physiques…
Il y a aussi Nicolas Maury, qui joue Hervé, un rôle secondaire détonnant pour une comédie mainstream.
Constance Demontoy, la super directrice de casting, est arrivée avec des propositions formidables, comme Nicolas Maury, Grégory Montel, Stéfi Celma et sa coupe afro qui prend toute l’image…
Nicolas Maury était un premier choix?
Il y a eu un débat sur ce rôle d’assistant gay. Dans le scénario, le personnage était caractérisé comme homo parmi beaucoup d’autres choses. Je voulais en faire un petit hipster barbu qui pourrait être hétéro, homo… On n’en savait rien, on s’en foutait. Je ne voulais pas du tout qu’il soit maniéré. On était en 2014 à l’époque, il était hors de question d’avoir une « folle » qui joue l’assistant, c’était réac.
Mais quand on voit Nicolas Maury sublimer cette image de la « folle », on se dit qu’il aurait été impossible que quelqu’un d’autre obtienne le rôle.
Je tenais politiquement à une représentation de l’homosexuel pas du tout dans la caricature – même si la folle fait rire, la preuve. Et Nicolas Maury n’est pas une folle ordinaire. Il retourne le cliché. Il a ce côté maniéré mais tellement poétique, “ovniesque”… Il amène avec lui un territoire… Pour moi c’est une grande fierté de la série, tout ces territoires qui se rencontrent au même endroit : j’adore qu’on ait Line Renaud et Joey Starr, Cécile de France, Audrey Fleurot, Camille Cottin et Nicolas Maury ! C’est là où c’est une série de service public : son patrimoine culturel est large.
Comment tu as dû gagner ton rôle créatif sur Dix pour cent, qui dépasse celui de directrice d’écriture ?
Je n’ai jamais laissé tomber. On ne pouvait pas m’arracher cette série qui a été dure à faire exister, prenante, voire obsédante pour moi. Si je suis fière, c’est aussi qu’avec la complicité des producteurs, nous avons réussi à limiter les compromis. Malgré les grincements concernant ma place par rapport à celle du réalisateur, je me suis dit : “Bon, Cédric a quand même vingt-cinq ans d’expérience, il sait ce qu’il fait, son travail est extrêmement populaire… donc écoute.” J’ai appris à lâcher et reconnaître son talent.
Officiellement, auras-tu le statut de « showrunneuse » sur la prochaine saison, dont l’écriture a déjà commencé ?
Ma place sera celle de “conseillère artistique” : ma tâche ne s’arrêtera pas le jour où j’aurai rendu les textes. Une autre part de mon travail sera donc payée en dehors du budget d’écriture. Mais on n’y est pas encore.
Revenons en arrière. Peux-tu nous raconter comment tu es devenue scénariste ?
Dans mon parcours, il y a deux événements majeurs: la constitution du SAS, un groupement de scénaristes, en 2007, et l’entrée à l’atelier d’écriture d’Un village français vers la même période. Je n’avais pas fait d’école, mais des études littéraires. Et puis, j’ai été sportive de haut niveau.
Quel sport ?
Le volleyball. J’étais en équipe de France de volley pendant toute mon adolescence. C’est quand même une école, le sport.
Pourquoi as-tu arrêté ?
(rires) Ben, parce qu’imagine, tu ne fais pas ta vie en tant que volleyeuse ! A un moment ça ne suffit pas. En quelque sorte, j’ai fait « allégeance » à mon clan (son père, Daniel Herrero, est une figure du rugby français, ndlr). Après, j’ai pu tailler ma route! J’ai commencé à écrire des scénarios à 30 ans. Avec Un village français, j’ai eu la chance de tomber sur Frédéric Krivine, qui est quand même un des grands scénaristes français. Il a l’énorme qualité d’avoir formalisé les choses, avec des outils qu’il est capable d’expliquer et de transmettre. Il faut arrêter de penser que tout est fondé sur l’inspiration. Le scénario, c’est aussi une technique qui s’apprend. J’ai l’impression que c’est comme couper des branches d’un très grand arbre, il y a plein de voies possibles, et il faut tailler.
Un village français est une série patrimoniale, classique sur la forme, mais dans sa dramaturgie et son rapport aux personnages je la trouve excellente. Tout est question d’empathie et de tension dramatique, clés de l’écriture pour Krivine. Grâce à mes cinq saisons sur Un village français, je suis animée par la notion de point de vue. Je fais miens les principes de Krivine : écrire une intrigue, c’est rajouter des complications émotionnelles, pas des complications extérieures. Le personnage se créé ses propres obstacles.
N’est-ce pas le moment pour ta génération de scénaristes de prendre les rênes de la fiction en France ?
Il y a peut-être une prise de conscience collective. En tant que scénaristes, on n’en peut plus d’être les oubliés de l’affiche. A un moment, la révolte couve et quelques personnalités émergent, dont je fais peut-être partie, armées dans leur tempérament pour dire aux uns et aux autres : « Vous avez besoin de nous ». Même au sein des chaînes, certains prennent conscience que pour faire une bonne série, une vision d’auteur est nécessaire. Sinon il n’y a plus de propos, plus de vision, pas d’esthétique ni de rapport au monde.
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