A 44 jours de l’élection présidentielle américaine, la 64e cérémonie des Emmy Awards, qui se tenait hier à Los Angeles, s’est faite très politique, récompensant notamment « Homeland », série post-11 Septembre. Revue du palmarès.
Alors que le cœur des Etats-Unis bat au rythme de l’élection présidentielle, qui se tiendra le 6 novembre, la 64e cérémonie des Emmy Awards – oscars de la télévision américaine – était placée sous le signe de la politique. Pour preuve : le sacre du thriller psychologique post-11 septembre Homeland, qui a raflé la mise à la rétro et hautement esthétique Mad Men, qui partait pourtant favorite avec 17 nominations mais est repartie bredouille.
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Homeland, dont la première saison est diffusée actuellement sur Canal+, a remporté les prix de la meilleure série dramatique, du meilleur scénario, de la meilleure actrice pour Claire Danes et du meilleur acteur pour Damian Lewis, remarqué dans la mini-série Band of Brothers, créée par Tom Hanks et Steven Spielberg, diffusée en France en 2002. La série, adoubée par Barack Obama, raconte l’histoire d’une agent de la CIA (Danes) persuadée qu’un soldat (Lewis) revenu d’Irak où il était prisonnier pendant huit ans est devenu un espion ennemi.
Incroyable mais vrai : Jon Hamm, l’excellent Don Draper de Mad Men, aura donc été nominé cinq fois aux Emmy Awards sans jamais l’emporter.
La républicaine Sarah Palin s’est invitée à la cérémonie sous les traits de Juliane Moore. L’actrice interprète la colistière de John McCain à l’élection présidentielle de 2008 dans Game Change, performance récompensée par le prix de la meilleure actrice dans un téléfilm. La série, diffusée sur HBO, a raflé le prix du meilleur téléfilm, du meilleur scénario pour un téléfilm, et de la meilleure réalisation pour un téléfilm. Lors de son discours, Julianne Moore ne s’est pas privée de moquer Palin :
« Je me sens validée [dans le rôle] car Sarah Palin a dit qu’elle n’aimait pas le film. »
La politique s’est même faufilée dans le discours de Jimmy Kimmel, maître de cérémonie, qui s’est ouvertement moqué de Mitt Romney :
http://www.youtube.com/watch?v=UvckSqobfY8&feature=player_embedded
« Dowtown Abbey est une série extraordinaire, qui porte une attention particulière aux détails. Ce n’est pas le genre de série que je regarde habituellement mais ça vous donne vraiment un aperçu de ce que ça doit être de grandir dans la maison de Mitt Romney… L’un d’entre vous vote-t-il pour Romney ?! »
Downton Abbey est une série britannique qui met en scène la vie de la famille Crawley et de leurs domestiques dans les années 1910. Elle n’a décroché qu’une récompense, celle du meilleur second rôle féminin dans une série dramatique pour Maggie Smith.
Barack Obama en a lui aussi pris pour son grade (quoique moins que Romney) :
« Je ne pense pas que le président devrait regarder Homeland, pour les mêmes raisons pour lesquelles Charlie Sheen ne devrait pas regarder Breaking Bad. »
Côté comédie
La politique ne s’est pas limitée au champ de la série dramatique, Julia Louis-Dreyfus remportant le prix de la meilleure actrice dans une comédie pour son rôle de vice-présidente des Etats-Unis dans Veep.
Pour la troisième année consécutive, la loufoque Modern Family, série aux allures de documentaire mettant en scène trois familles hors normes, a remporté le trophée de la meilleure comédie. Eric Stonestreet (Cameron Tucker) et Julie Bowen (Claire Dunphy) sont repartis avec les Emmy Awards des meilleurs seconds rôles masculin et féminin. Modern Family ne s’est pas arrêtée en si bon chemin et a également remporté le prix de la meilleure réalisation.
Breaking Bad, Boardwalk Empire, etc.
Les stars de cinéma se sont imposées cette année dans les séries télévisées, en témoignent les succès de Claire Danes et Julianne Moore, mais aussi ceux de Kevin Costner et Jessica Lange. Le premier a remporté le trophée du meilleur acteur dans une série historique pour son rôle dans la série western Hatfields & McCoys. La seconde a été récompensée pour son second rôle dans la série horrifique American Horror Story.
Les fans de Breaking Bad se consoleront avec le trophée du meilleur second rôle dans une série dramatique remporté pour la deuxième fois par Aaron Paul pour son rôle de junkie.
Boardwalk Empire est, elle, repartie avec le prix du meilleur réalisateur pour une comédie pour Timothy Van Patten.
Agacement et déception
Le palmarès n’a pas fait que des heureux. Le prix du meilleur acteur dans une série comique remporté par Jon Cryer pour son rôle dans Mon Oncle Charlie en a agacé plus d’un. L’acteur a lui-même marqué sa surprise d’être le gagnant de cette catégorie dans laquelle il était nominé aux côtés de pointures comme Don Cheadle (House of Lies), Alec Balwin (30 Rock), et Larry David (Curb Your Enthousiasm) :
« Ne paniquez pas. Quelque chose s’est clairement mal passé. Je suis stupéfait. »
Mais la véritable déception concerne la toute nouvelle Girls et ses dix épisodes attrape-cœur, qui sont repartis les mains vides malgré leur nomination dans trois catégories.
La réalisatrice Lena Dunham avait pourtant donné de sa personne en jouant nue dans un sketch bien tourné diffusé au début de la cérémonie. A ne pas louper : le dialogue Christina Hendricks (Mad Men) – Zooey Deschanel (New Girl) qui ouvre la vidéo.
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