Ellie Kemper, étoile montante de la comédie américaine, est hilarante dans la série créée par Tina Fey et Robert Carlock.
« Les femmes ont toujours été drôles, mais c’est un peu comme si aujourd’hui on le réalisait vraiment. ça vient sûrement du fait que de plus en plus de femmes créent elles-mêmes leur show, le produisent, le réalisent et jouent dedans. On n’attend plus qu’on nous propose quelque chose de bien, on le crée.”
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Ellie Kemper ne fait pas partie du staff créatif d’Unbreakable Kimmy Schmidt, la comédie proche de la perfection dont la seconde saison est actuellement disponible sur Netflix et dont elle tient le rôle principal, mais s’enthousiasme que les femmes vivent enfin un vrai tournant dans le milieu de la comédie américaine. Subversive sans en avoir l’air, bourrée de références pop, antidépressive et surtout hilarante, Unbreakable Kimmy Schmidt est l’une des plus grandes réussites de la flopée de séries qu’a produite Netflix ces dernières années.
Une fille de province débarque à New York
Créée par Tina Fey et Robert Carlock, le duo à qui l’on doit déjà la déjantée 30 Rock, la série raconte l’histoire bien folle de Kimmy qui, après avoir été retenue captive dans un bunker pendant quinze ans par un gourou timbré lui faisant croire à la fin du monde, décide de quitter sa bourgade natale et de partir à la conquête de New York des étoiles plein les yeux. Bien sûr, ici, la ville et l’image d’Epinal du rêve américain en prennent un sacré coup à travers le regard ultranaïf de Kimmy, qui passe sans transition de l’Indiana à la métropole et des 90’s aux années 2010.
“C’était hyper violent. On n’est pas comme ça dans le Midwest”
Telle une ingénue du monde moderne, elle y observe l’ultraviolence d’un territoire surconnecté, hostile, dans lequel les discriminations vont bon train. Pour autant, elle garde toujours le sourire, une immense barre qui lui mange la moitié du visage et qui est la marque de fabrique d’Ellie Kemper, dont Fey et Carlock ne se cachent pas de s’être beaucoup inspirés pour créer le rôle de Kimmy.
Quand elle débarque à New York de son Missouri d’origine, plus que le monde ou la folie ambiante, ce qui la choque le plus, c’est que les gens ne sourient pas. “Vraiment je ne comprenais pas. C’était hyper violent. On n’est pas comme ça dans le Midwest”, raconte-t-elle avec sincérité et crédulité. A Saint Louis, dès ses 14 ans, elle suit un cours d’improvisation théâtrale (donné par Jon Hamm qui deviendra la star de Mad Men et le fameux gourou dans Unbreakable Kimmy Schmidt).
Et John Hamm lui donne définitivement le goût pour la comédie, elle qui gamine écrivait et tournait déjà des sketches avec sa sœur Carrie, devenue scénariste pour la télévision. “Ce que je préfère dans l’humour, ce sont les situations ridicules. Qu’en quelques gestes cela soit vraiment comique.” Comme dans les contenus web qu’elle écrit, réalise et/ou interprète à la fin des années 2000 et qui lui font acquérir une certaine notoriété.
Recalée du Saturday Night Live et Blowjob Girl sur YouTube
Alors qu’elle se fait recaler à l’audition du Saturday Night Live en 2007, elle enchaîne des contributions à la publication satirique The Onion, des vidéos pour le site parodique culte de Will Ferrell, Funny or Die, et ne manque pas de se faire remarquer avec son sketch, Blowjob Girl, écrit et tourné pour le site américain CollegeHumor, dans lequel l’actrice se joue des codes du porno homemade et qui fera – titre oblige – des millions de vues sur YouTube.
Embauchée pour un rôle mineur dans la cinquième saison de The Office (version US) avec Steve Carell, elle glane en quelques épisodes celui, récurrent, d’Erin la réceptionniste, que les créateurs Ricky Gervais et Stephen Merchant admettent avoir réécrit pour le faire plus correspondre à la personnalité de Kemper. Une version exagérée, ultra optimiste mais pour autant jamais niaise de l’actrice, qui inspire définitivement ce genre de rôle détonateur de bouffée d’air frais.
Un humor sans cynisme
A l’instar de Becca, la demoiselle d’honneur candide dans Mes meilleures amies (2011) ou de la professeure maladroite et aguicheuse de 21 Jump Street (2012). Pas besoin comme Amy Schumer de mimer avec exagération l’innocence en débitant des insanités pour créer le décalage, ou comme Lena Dunham de provoquer le comique à coups de situations scabreuses.
Il n’y a pas de cynisme dans l’humour d’Ellie Kemper qui transpire un angélisme confondant et dont on perçoit toujours avec subtilité un second, voire un troisième degré. C’est aussi sa lecture d’Unbreakable Kimmy Schmidt qui “n’est pas du tout une série ironique et détachée de ses sujets, mais très sincère”. Un univers qui lui ressemble, touchant et pop, dans lequel les blagues les plus insensées et les plus folles fusent à la minute.
Unbreakable Kimmy Schmidt saison 2 sur Netflix
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