Séduisante mais ayant parfois des airs de déjà-vu, la sérieargentine coup de poing arrive en France.
En 2016, El Marginal avait raflé la mise au festival Séries Mania, séduisant le jury présidé par le créateur des Soprano David Chase et devenant probablement la première série argentine à être achetée par une chaîne française majeure.
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La découverte est indéniable, même dans un genre aussi balisé que le drame de prison, qui a connu et connaît ses heures de gloire avec Oz, Prison Break et bien sûr la toujours vaillante Orange Is the New Black. Le pénitencier crade et à ciel ouvert proposé par la série se singularise, même dans un genre propice à l’exposition sans détour de la misère humaine.
Une jungle du petit eti du gros crime
On suit l’arrivée de Miguel, un ex-flic chargé d’infiltrer un réseau, dans une jungle du petit et du gros crime dont les limites ne sont fixées par personne. Nerveuse, la série joue de l’incessante chorégraphie des corps forcés de cohabiter, avec un érotisme latent et une forme d’humour attachant. On peut en revanche lui trouver un air de déjà-vu dans sa manière de coller à un fil narratif – l’enlèvement de la fille d’un juge – qui n’est qu’un prétexte à la dénonciation sans véritable profondeur d’un système politique corrompu.
Il y a quelque chose d’un peu trop joueur pour être vraiment noir et d’un peu trop noir pour être vraiment joueur dans El Marginal, qui aurait pu assumer plus frontalement sa nature de soap. Ce petit manque d’équilibre ne devrait empêcher personne de commencer l’été en sa compagnie, ne serait-ce que pour comprendre que les séries hors USA et Angleterre valent aussi le coup d’œil.
El Marginal à partir du 26 juin, 20 h 55, Canal+
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