On a regardé et analysé les 8 épisodes de la série « Easy », avec Orlando Bloom et Emily Ratajkowski pour ne citer qu’eux. Attention : spoilers.
Jeudi 22 septembre, Netflix a balancé Easy, une série réalisée par Joe Swanberg, 35 ans, le scénariste américain qui a participé à la fameuse série Love de Judd Apatow. Easy tente de dresser un nouveau portrait de la société dans chacun des épisodes de 30 minutes maximum, avec plus ou moins de brio. Et c’est sans doute le propre de ces anthologies qui font émerger plusieurs intrigues indépendantes : un rendu global absolument inégal.
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épisode 1 – « The fucking study »
Traitement original d’un thème éculé : la perte de libido dans un couple ; plus les années passent et plus les enfants arrivent. Soirée entre amis. L’un d’eux expose que, selon une étude, les femmes qui font carrière pendant que leur conjoint reste à la maison ont moins envie de faire l’amour que les mères au foyer. Parce que moins excitées par l’homme, à qui il manquerait un peu de virilité.
Le couple de l’épisode est évidemment dans ce cas de figure et se sent montré du doigt. Ca tombe bien c’est Halloween, alors la maman qui travaille en profite pour s’offrir un déguisement de soubrette et offrir à son mari un costume de plombier. Leur initiative sexy est constamment interrompue, par le travail qui appelle ou par les enfants. Ils abandonnent finalement leur jeu de rôle pour passer du temps en famille. Et ils sont heureux. Concernant la morale de ce premier épisode, c’est un truc du style : « Il n’y a pas que le sexe dans la vie ».
épisode 2 – « Vegan Cinderella »
Comment incarner la tendance vegan ? A travers un couple de jeunes lesbiennes, répond Joe Swanberg, l’une ayant profondément adhéré au véganisme et l’autre qui tente de s’y convertir pour lui plaire. L’épisode est épatant de justesse. Il arrive à retranscrire le communautarisme des vegans, dont le mode de vie dépasse de loin un simple ajustement alimentaire, qui fait porter une certaine culpabilité à tous ceux qui n’en sont pas. Pression sociale qui existe aussi bien « de l’autre côté » : lorsque celle qui essaie de s’y mettre en parle à ses amies, elle reçoit un regard plein de jugements accompagné d’un « Toi ?! T’es vegan toi maintenant ?! Hahaha sérieux ? ». La scène de l’engloutissement d’une pizza à la viande qui se termine en un vomissement coupable est tristement drôle.
épisode 4 – « Controlada »
L’infidélité. Un couple qui ne fait l’amour que selon l’horloge biologique de madame, l’ex qui débarque et qui rappelle à madame qu’elle n’est pas juste bonne à procréer, l’ex et madame qui couchent ensemble, cet épisode est un petit 4 sur 10.
épisode 5 – « Art and life »
Emily Ratajkowski est une jeune photographe qui noue une relation ambiguë avec un vieil écrivain sur le déclin. Il écrit des romans graphiques inspirés de sa propre vie sexuelle et amoureuse, elle se prend en photo avec sa perche à selfie. Notre Emily adorée a un jeu d’actrice effarant mais s’en sort moins mal que prévu lorsqu’elle est dans son rôle, en train de minauder à moitié nue. L’épisode souffre d’une introduction interminable (une interview radio de l’écrivain) et se révèle un peu trop grossier dans sa redéfinition en creux de l’Art avec un grand A. En gros, l’artiste a toujours été narcissique et égotique. Il n’a pas attendu cette nouvelle génération d’auto-centrés.
épisode 6 – « Utopia »
Apparemment, en septembre 2016, Tinder est toujours un phénomène de société. Sarcasme à part, il est assez joliment incarné par Orlando Bloom et Malin Akerman, jeunes parents qui regrettent d’avoir loupé ces applis quand ils écoutent les témoignages croustillants de leurs proches célibataires. Qu’à cela ne tienne, comme disent les jeunes, les voilà qui téléchargent l’appli, se créent un compte couple et se mettent à la recherche d’une troisième personne, une fille, pour, vous l’aurez compris, un plan à trois. C’est frais, ridicule quand les ébats sont entrecoupés par les pleurs du bébé via babyphone, mais frais.
épisode 7 – « Chemistry Read »
Cet épisode aborde la rupture et est excessivement chiant. Il traite d’ailleurs plus de la difficulté de rompre que de l’action de rompre. Mais toutes les discussions entre le couple à la dérive se font par Skype, donc on a un peu de mal à s’émouvoir.
épisode 3 – « Brewery Brothers » & épisode 8 – « Hop dreams »
Le 8 est la suite du 3. Et pardon de choquer mais c’est tellement lent à démarrer que nous n’avons pas réussi à aller au bout. Voici l’intrigue, vous nous direz ce que vous en avez pensé : Dave Franco monte une brasserie clandestine avec son grand frère dans l’épisode 3. Il se défonce beaucoup et adore créer sa propre bière, il trouve ça cool, son frère ne fume plus mais est content de faire un truc en famille dans le dos de sa femme. Dans l’épisode 8, un journaliste local tente de faire un petit reportage sur cette initiative underground, et les deux frères commencent alors à s’éloigner car le petit veut garder cet esprit clandestin quand le grand veut étendre l’activité. Voilà. Super.
http://www.youtube.com/watch?v=bzRjfA_9Akw
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