Au cœur de l’été est arrivée la nouvelle la plus surprenante et réjouissante qui soit : le choix d’une femme, Jodie Whittaker, pour incarner le prochain personnage principal de Docteur Who. Cette série de SF anglaise dure depuis 1963 et vingt-six saisons, avec la particularité de pouvoir changer de protagoniste. Douze hommes s’étaient succédé jusque-là, avant que Chris Chibnall, le nouveau […]
L’arrivée d’une héroïne à la tête de Docteur Who prouve que le vent tourne dans les séries.
Au cœur de l’été est arrivée la nouvelle la plus surprenante et réjouissante qui soit : le choix d’une femme, Jodie Whittaker, pour incarner le prochain personnage principal de Docteur Who.
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Cette série de SF anglaise dure depuis 1963 et vingt-six saisons, avec la particularité de pouvoir changer de protagoniste. Douze hommes s’étaient succédé jusque-là, avant que Chris Chibnall, le nouveau scénariste-producteur venu de Broadchurch, ne décide de rompre avec cette tradition sexiste.
Un concert de louanges a salué sa décision, couvrant le bruit des complaintes de vieux bougons attachés à l’association pénis-Docteur Who. Il faudra s’y faire : le docteur change de genre. Le passage de témoin aura lieu en décembre, lors d’un épisode spécial.
Cet événement arrive au cours d’une année où le vent tourne en faveur de créatrices et d’héroïnes de plus en plus valorisées. I Love Dick, le manifeste féministe de Sarah Gubbins et Jill Soloway, a posé les jalons d’un regard novateur sur le partage de l’imaginaire entre hommes et femmes.
La série est devenue un lieu d’expression majeur du féminin
The Handmaid’s Tale et Top of the Lake, toutes deux portées par la tumultueuse Elisabeth Moss, font aussi ce travail, tout comme les nouveautés The Bold Type et Claws – sans compter que Cersei Lannister, Sensa Stark et Daenerys Targaryen sont peut-être les véritables patronnes de GoT. La série est devenue un lieu d’expression majeur du féminin, bien au-delà du cinéma qui n’a eu que la première demi-heure de Wonder Woman à offrir ces derniers mois.
Devant ce courant structuré et novateur, une question se pose tout de même : quid de la France ? Ecrite par Anne Landois, la sixième saison d’Engrenages (le 18/09 sur Canal+) fait la part belle à ses deux personnages féminins – incarnés par Caroline Proust et Audrey Fleurot – dans des situations qu’aucun homme ne pourrait traverser. C’est quelque chose, mais c’est peu. Dans leur grande majorité, les héroïnes d’ici sont trop rares ou communes pour appartenir vraiment au mouvement mondial qui se dessine. Va-t-on (encore) rater une belle occasion d’être moderne ?
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