Trente-cinq ans après la sortie du film de Ron Howard, l’adaptation sérielle de “Willow” s’avère sans saveur, confuse et fort dispensable.
C’est un film culte pour pas mal de marmots des années 1980 et 1990 et un totem du cinéma doudou : Willow de Ron Howard s’offre une suite en série sous pavillon Disney+. L’occasion de retrouver Warwick Davis dans la peau de Willow Ufgood, magicien en herbe de l’espèce des Nelwyns (ces humanoïdes de petite taille) qui, dans le film de 1988, s’alliait au mercenaire Madmartigan (Val Kilmer) pour libérer le royaume du règne tyrannique de la reine Bavmorda. Près de trente-cinq ans plus tard, le désormais sorcier confirmé reprend du service pour tenter de retrouver un prince capturé par les forces du mal, tandis qu’une prophétie ancienne est sur le point de se réaliser…
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Après les deux mastodontes de la fantasy sortis cet automne – Les Anneaux de pouvoir et House of the Dragon –, ce Willow 2022 fait figure de Petit Poucet au milieu d’une bataille qu’il ne peut gagner. Mais c’est moins sa réalisation et sa direction artistique, résolument kitsch et discount (pour un budget a priori pas ridicule), que sa narration indigente qui rend ce comeback sinon inutile, du moins largement dispensable.
Les doudous vieillissent mal en général
Au terme des trois premiers épisodes que nous avons pu voir, la série, pilotée par Jonathan Kasdan (fils de l’illustre Lawrence Kasdan, notamment scénariste pour George Lucas et Steven Spielberg), s’avère incapable d’imposer personnages et enjeux, et échoue à régénérer le souffle épique du film de Howard, entre conte de fées et Sword and Sorcery. Sans parler de l’univers de la série, qui réalise le prodige d’être à la fois simpliste et suffisamment confus pour perdre les spectateur·trices. Comme souvent, cette réitération tardive d’un film générationnel prouve qu’il est souvent plus avisé de remiser ses doudous au grenier que de s’échiner à les rapiécer.
Willow de Jonathan Kasdan et Wendy Mericle, avec Warwick Davis. Sur Disney+ à partir du 30 novembre.
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