Quand on pense à la série « 21 Jump Street », on pense instantanément à Johnny Depp et à sa mèche rebelle. Mais comme la vie est une chienne, la mémoire collective n’a de place que pour un seul rocker de diamant. Richard Grieco, qui a tenté de remplacer Johnny dans cette case, en fait encore les frais aujourd’hui.
Né au milieu des années 60 dans l’Etat de New York, Richard Grieco est un alliage des plus classiques au sein de l’immigration new-yorkaise : sa mère est irlandaise et son père est italien. Cette combinaison s’est révélée gagnante et a su séduire de nombreuses marques prestigieuses : dès le sortir de l’adolescence, Richard Grieco devient mannequin pour Calvin Klein, Chanel ou encore Armani.
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A tout juste vingt ans, il est engagé dans la série à succès 21 Jump Street où il joue un flic un peu rebelle nommé Dennis Booker. Les bruits de couloir de l’époque laissaient dire qu’il avait été appelé à la rescousse pour « remplacer » Johnny Depp. Après plusieurs années coincé dans un rôle qui ne lui convenait pas, ce dernier racontait à qui voulait bien l’entendre qu’il souhaitait se consacrer au cinéma.
Leur cohabitation durera le temps d’une saison. Puis Richard, très apprécié par les jeunes adolescentes malgré de proches similitudes physiques avec tous les guidos de Jersey Shore, se verra proposer d’avoir sa propre série. Nommée Booker, cette dernière est un spin-off de 21 Jump Street, entièrement centrée sur son personnage de flic à qui on ne la fait pas. Sauf que celui-ci a démissionné de la police de Los Angeles pour intégrer une entreprise d’assurances afin d’enquêter sur des suspicions de fraude… Très franchement, avec un pitch de cette envergure, on ne comprend toujours pas pourquoi la série n’a pas marché (hihi). Elle n’aura duré qu’une seule saison mais aura tout de même réussi à marquer les esprits téléphages de l’époque. Nous sommes en 1990 et c’est le début des emmerdes pour Richard.
De mauvais rôles dans des films de seconde zone
Après le succès avorté de Booker, Richard Grieco s’est lancé à corps perdu dans des mauvais rôles au sein de films de seconde zone tels que If Looks Could Kill, une sorte de parodie de James Bond, et Mobsters qui comprend à son casting Christian Slater et Lara Flynn Boyle, à une époque où elle avait pourtant forme humaine. Les autres films qui suivront seront encore moins mémorables et sortiront pour beaucoup directement en VHS (et oui, rappelez-vous, nous sommes dans les années 90).
En 1994, il avait pourtant eu la possibilité de rebondir avec la série Marker située à Hawaï où il tenait le premier rôle mais une fois de plus, le succès ne sera pas au rendez-vous. Ensuite, c’est l’escalade de la violence : il rencontre Yasmine Bleeth. Avec l’ancienne naïade d’Alerte à Malibu, c’est la plongée les quatre narines en avant dans l’enfer des stupéfiants. Leurs frasques à répétition les feront bien connaître des lecteurs de la presse à scandale mais beaucoup moins des téléspectateurs. Ce qui peut s’avérer problématique quand on tente d’avoir une carrière à la télévision. Ainsi, les deux amants maudits du petit écran erreront chacun de leur côté de séries B en séries Z jusqu’à leur séparation fatale qui les fera en toute logique passer par la case rehab.
En 2006 on avait pourtant cru à un sursaut, voire une résurrection en le voyant apparaître dans la série Veronica Mars – mais la magie n’aura opéré que le temps de trois petits épisodes. Signe caractéristique d’une carrière en perdition, Richard Grieco a même crée de toutes pièces une série de télé réalité nommée Gigolos qui suit les pérégrinations plus ou moins glauques de cinq escort boys à Las Vegas. Enfin, en parallèle à la dégénérescence de sa carrière, Richard a eu la bonne idée de passer sur le billard afin de procéder à un « coup de jeune ». Malheureusement pour lui, il ressemble désormais davantage à Latoya Jackson qu’à un jeune premier.
Les velléités artistiques
Inconscient mais pas stupide, Richard Grieco avait tout de même saisi au bout de quelques années de lose que sa carrière d’acteur semblait être au point mort. En 1995, il avait donc décidé de se réinventer en tant que rocker de diamant, pour de vrai, en montant un groupe et en sortant un album, Waiting For The Sky To Fall, sur un label allemand. Malheureusement pour lui, son rock n’avait pas rencontré son public… Il réitérera tout de même l’effort près de dix ans plus tard en créant le groupe Wasteland Park. Sans grand succès.
Quelques années plus tard, à l’instar de Dennis Hopper, un autre « bad boy » à l’acabit légèrement plus prestigieux, Richard Grieco s’est découvert une passion pour la peinture. C’est d’ailleurs l’acteur d’Easy Rider, apparemment grand ami avec l’acteur sur le retour, qui lui aurait conseillé d’exposer ses toiles. Chose qu’il fera en 2009 juste avant le décès de son ami. Contre toute attente, ses œuvres qu’il définit comme du « sentimentalisme abstrait » qui laissent aller des « émotions débridées » se vendent plutôt bien, à plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce. Il en aurait vendu à ce jour plus d’une vingtaine.
L’heure du come back ?
Mais s’il se définit comme un artiste peintre, on sait bien qu’au fond Richard crève d’envie de revenir sous le feu des projecteurs. Fort heureusement les retours gagnants peuvent exister, surtout dans le royaume improbable d’Hollywood. Rien n’est donc perdu pour l’ancien « sex symbol » qui est pourtant à l’aube de ses cinquante ans. L’adaptation cinématographique de 21 Jump Streetl y a deux ans avait cartonné et la suite qui sortira au mois d’août en France se voit prédire le même avenir. Sachant que Richard Grieco y fait une petite apparition en reprenant son « mythique » rôle de Booker, on espère pour lui que les producteurs se rappelleront à son bon souvenir et lui offriront une seconde chance.
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