La deuxième saison de The Walking Dead est en plein tournage et sa légendaire productrice Gale Anne Hurd a récemment fait un saut à Paris pour en parler.
Elle a été l’épouse de James Cameron puis celle de Brian De Palma. Elle a produit les trois premiers Terminator ainsi qu’Aliens, le retour, Abyss, Tremors, Armageddon, sans oublier le Hulk d’Ang Lee et L’Incroyable Hulk de Louis Leterrier. The Walking Dead, la triomphale série zombiesque de la chaîne AMC vendue à ce jour dans 130 pays et dont la saison 2 est attendue la bave aux lèvres par des millions de geeks enragés, c’est elle aussi.
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Sportive accomplie, mordue de foot, globetrotteuse, lectrice de comics Marvel depuis son enfance de garçon manqué, elle se décrit comme « une droguée d’adrénaline ». Alors forcément, lorsque Gale Anne Hurd vous tend la main, juchée sur ses sandales compensées de cuir noir, la ligne svelte parée d’un jean et d’une petite veste cachant un T-shirt Arsenal, il s’agit de bien la serrer.
Poigne de fer et séduction, cette piquante brunette, ex-assistante chez Roger Corman avant la gloire Terminator, fournit depuis presque trente ans moult blockbusters bur(i)nés, qu’elle entreprend via sa société Valhalla – « Je suis passionnée de mythologie nordique, j’aurais d’ailleurs adoré produire Thor mais hélas, ça ne s’est pas fait… » Ne manquerait plus que l’amour des armes pour en faire le parfait pendant féminin de John Milius. Mais c’est le cas, nous précise-t-elle ! « Et je suis une excellente tireuse… «
Invitée de marque, le 1er juillet dernier, de la troisième édition du salon Comic Con’ à Paris, la quinquagénaire a sauté dans un avion la veille depuis le plateau de The Walking Dead, en plein tournage à Atlanta. Bon timing promo : le DVD de la saison 1, décrivant la lutte d’un groupe de survivants errant dans un monde envahi par des zombies, sort en France le 5 juillet.
Une consigne nous est transmise avant notre tête-à-tête : éviter de parler à Gale de la relative déception suscitée par cette courte saison (six épisodes), passé un flamboyant pilote réalisé par le showrunner Frank Darabont.
« Dès le début, Robert Kirkman (auteur du comic book culte adapté par la série, dont il est aussi coscénariste – ndlr) a bien précisé qu’il s’écarterait de la bande dessinée pour que les fans acharnés gardent un peu de surprise. On gardé le personnage de Shane, qui meurt assez vite dans la BD, pour conserver en saison 2 un triangle amoureux avec Rick (joué par Andrew Lincoln – ndlr) et Lori (Sarah Wayne Callies). D’autres protagonistes qui durent longtemps dans le comic ne feront pas forcément long feu chez nous… « .
Mais qu’attendre, donc, de cette saison 2 ? Fini le road trip : » Avec treize épisodes commandés par AMC, il était plus simple de concentrer l’action sur un même lieu », explique Gale Anne Hurd.
L’arc narratif principal se déroulera dans l’enceinte de la ferme tenue par le vétérinaire Hershel où nos héros trouvent refuge, conformément au fil de la BD. De nouveaux personnages forcément, dont Hershel (joué par Scott Wilson) et sa fille Maggie (Lauren Cohan) mais Hurd n’en dira pas plus. La sabreuse black Michonne, adulée des fans du comic book, sera-t-elle de la partie ? « Il y a peu de chance, mais il nous reste encore cinq épisodes à écrire… » Ah, ce teasing ! Toujours est-il que les nouvelles recrues de la « writer’s room », tel Evan Reilly (Les Soprano, Rescue Me) ou Angela Kang (Terriers), semblent augurer d’une moisson plus mordante.
De son côté, Gale Anne Hurd ne tarit pas d’éloges sur ses relations avec AMC et laisse pointer, sous l’armure, un brin d’amertume sur l’évolution de Hollywood au cinéma :
« Les studios s’intéressent toujours moins aux histoires et aux personnages, toujours plus aux effets visuels et au gigantisme des explosions. Mais ces films marchent et personne ne veut plus prendre de risque. Cette industrie est conduite par la peur, celle du plongeon des revenus DVD. Je me recentre moi-même vers les séries télé parce qu’il m’est de plus en plus difficile de monter des films. »
On a beau avoir produit Terminator, on n’en est pas moins vulnérable…
Philippe Guedj
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