Dans cette série anglaise, ce sont toutes les formes de sexualité hors norme qui sont abordées, avec une approche radicale.
Quinze ans après avoir déniaisé la télé anglaise avec Queer as Folk, le scénariste Russell T. Davies (Doctor Who, Torchwood) revient à Canal Street, le village gay de Manchester avec un défi : explorer la sexualité britannique à travers deux séries et un webdoc interconnectés.
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Cucumber/Banana/Tofu, trois titres qui font référence, paraît-il, à une échelle d’urologie catégorisant l’érection masculine : du tofu (flasque) au concombre (bien raide). Cucumber se concentre sur la vie de Henry (Vincent Franklin), quadra homo enlisé dans une routine professionnelle et une relation de neuf ans avec son boyfriend, Lance. Alors forcément, Henry doute. Doit-il épouser son boyfriend ? Doit-il tirer les rideaux pour ne pas arroser tout le quartier de son ombre quand il se masturbe frénétiquement le soir ? Doit-il s’envoyer en l’air avec ce commis de cuisine beau à crever (joué par Freddie Fox) ?
L’anti-Looking
En une nuit, la vie de ce petit-bourgeois gay va exploser dans les vapeurs d’une midlife crisis carabinée. Cucumber, c’est un peu l’anti-Looking. Là où la série de HBO se concentre sur les relations entre garçons, dans Cucumber les sexualités sont plus ouvertes. Les pères de famille hétéros couchent avec des gays, qui couchent avec des femmes. La mixité est aussi générationnelle entre quadras, quinquas et génération Y. Henry contemple mi-fasciné, mi- effrayé les comportements brutaux d’une jeunesse fauchée qui se binge à l’alcool et au sexe. Un sujet trop trash pour le network américain Showtime, pour qui le projet avait été initialement développé avant d’être récupéré par la chaîne anglaise Channel 4.
Piers Wenger, le producteur de la série, assume défendre avec Cucumber une “approche radicale de la sexualité”. C’est plutôt réussi, même si la série ne fait pas l’économie de quelques leçons de morale (sur le mode “l’égalité des droits ne signifie pas le bonheur pour tous”). Mais on se marre quand même beaucoup devant cette dramédie en huit épisodes, comme dans cette scène d’anthologie où ce brave Henry, bien trop flippé par la perspective d’un plan cul à trois, finit par appeler les flics pour embarquer son mec et son amant au son du Rasputin de Boney M…
Cucumber, sur Channel 4
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