L’accès aux séries historiques de HBO – et au delà – sur le bouqet OCS donne l’occasion de réviser quelques piliers de la modernité.
L’arrivée, le 10 octobre, d’un bouquet OCS entièrement relooké, avec notamment la fameuse chaîne OCS City (au sous-titre alléchant de « Génération HBO »), fait avancer la cause des séries à la télé française. On y trouve de nombreuses créations au rythme de diffusion américain – en ce moment, ne pas rater Masters of Sex. Mais il n’y a pas que la vitesse qui compte. L’amour des séries peut donner envie de replonger en arrière. Cela ne fait pas de mal étant donné le retard abyssal pris dans le domaine : si la cinéphilie est désormais largement devenue un amour du cinéma passé, la sériephilie, elle, ne connaît pas toujours ses classiques, même quand ils sont récents. L’offre à la demande d’OCS, baptisée OCS Go (un nom emprunté à… HBO Go), propose en ordre dispersé quelques piliers de la modernité, 15 ans d’âge tout au plus, ce qui est déjà mieux que rien. Sélection.
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Tell Me You Love Me. D’abord, une curiosité passée largement inaperçue lors de sa diffusion en 2007. Sérieux comme tout, ce drame en chambre proposait une exploration en plan rapproché des vies sentimentales et sexuelles de trois couples d’âges très différents. En mettant en scène frontalement et sans chichis l’obsession de la télévision câblée des années 2000 pour la transgression, Tell Me You Love Me a perdu la bataille de la séduction et a été annulée après une saison. Avec le recul, son caractère expérimental saute aux yeux, ce qui la classe parmi les curiosités à réévaluer. Historiquement, la série de Cynthia Mort est aussi le symbole, avec l’autre mal-aimée John from Cincinnati, des difficultés rencontrées par HBO au moment où ses séries emblématiques, comme Les Soprano ou Six Feet under, touchaient à leur fin. En ne parvenant pas à refaire des hits critiques et publics, la chaîne star de la télé mondiale a traversé une crise post-âge d’or, avant de retrouver son statut dans les années 2010, via Game of Thrones.
http://www.youtube.com/watch?v=aoEROT20kTQ
A la Maison Blanche. L’intégralité de l’excellente deuxième saison de The Newsroom est disponible sur OCS Go, mais il est évidemment conseillé de revenir en préambule à la série d’Aaron Sorkin vers laquelle on peut toujours revenir, c’est-à-dire A la Maison Blanche (1999-2006). Soit la vie rêvée (et cryptée) du pouvoir américain, Président, conseillers, journalistes, portée par un swing mémorable hérité de la comédie hollywoodienne des années 30. Par où (re-)commencer ? Pourquoi pas par les premiers épisodes de la deuxième saison, marqués par le souvenir du drame survenu juste avant. Tout l’art délicat et émouvant de Sorkin se déploie en quelques flèches sublimes qui n’ont pas pris une ride. L’occasion de constater que les séries grand public d’aujourd’hui font mal au coeur en comparaison – rappelons qu’A la Maison Blanche a été diffusée sur NBC…
http://www.youtube.com/watch?v=fcCgmjqDA7k
The Wire. Il paraît que tout le monde a vu ce phare culturel des années 2000, en concurrence perpétuelle avec Les Soprano pour le titre de meilleure série du monde. Les retardataires ont tout de même l’occasion de se rattraper en commençant l’incroyable The Wire (Sur écoute en français) par le pilote – petit conseil, il faut tenir le choc des premiers épisodes et la récompense n’en sera que plus belle. Les autres, qui ont déjà traversé l’expérience de la série de David Simon au moins une fois, peuvent picorer comme bon leur semble dans les cinq saisons et se demander, par exemple, comment vieillit McNulty. Ou encore, revoir directement l’excellente mais éstabilisante saison 2, qui lâche en partie les ghettos de Baltimore pour se consacrer au crépuscule des ouvriers des docks. Et si c’était la plus forte, la plus aboutie ?
OCS City et OCS Go disponibles sur le câble et le satellite
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