La série d’anticipation australienne Cleverman, très politique, confirme l’attrait des créateurs pour le genre. A découvrir au festival parisien Séries Mania.
Les utopies sont mortes, vive les dystopies ? Voilà à peu près ce que semblent raconter les séries de plus en plus nombreuses où s’immiscent l’angoisse et la peur du lendemain. Coucou The Walking Dead, mais aussi, pour citer une tentative française récente, la production Arte Trepalium, qui imaginait un monde pas si différent du nôtre où les chômeurs seraient méprisés et parqués.
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Réfugiés de tous les pays
Ce genre aux contours larges puise en parallèle dans la science-fiction, l’anticipation et la fiction sociale, pour des résultats divers. La balourde Section zéro de Canal+ est une preuve assez nette que la dystopie ne possède pas que des vertus. Mais devant la découverte Cleverman, présentée à Séries Mania – le festival français des séries qui ouvre ce week-end à Paris sa septième édition –, la proposition devient franchement excitante.
Cette fiction australienne créée par Ryan Griffen imagine un futur proche où des “subhumains” (poilus et aux ongles sales) sont ostracisés par la société blanche, traqués par la police puis enfermés dans la “Zone” où ils croupissent sans ressources. La métaphore du monde qui va mal joue à fond : on pense aux réfugiés de tous les pays et, plus spécifiquement dans le contexte des antipodes, à la condition misérable et complexe des Aborigènes.
Cleverman y fait référence directement, mixant d’ancestrales légendes avec une pulsation ultracontemporaine. La bonne nouvelle ? Il se pourrait que, cinq ans après The Slap, l’Australie sorte définitivement du bois et devienne une terre majeure des séries.
Cleverman le 17 avril à 20 h 15, au cinéma UGC Les Halles (Paris Ier) dans le cadre du festival Séries Mania (du 15 au 24 avril, series-mania.fr)
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