Retour de la série burlesque et angoissante de Canal+ sur le monde du travail, WorkinGirls. Inégal mais parfois touchant
Le chantier de la série comique est sinistré en France, sauf pour les formats courts (les shortcoms) qui s’épanouissent depuis plus d’une décennie – de Un gars, une fille à Bref. Il fallait une certaine folie et une dose d’inconscience plutôt revigorantes pour imaginer une formule hybride entre le très court et un format plus classique de vingt-six minutes. C’est ce que tente WorkinGirls avec ses épisodes de treize minutes.
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Dans cette variation féminine autour de The Office navigue une poignée d’archétypes du monde du travail – de la patronne à la femme de ménage. Le but ? Faire passer le malaise, l’absurdité et parfois la violence du libéralisme appliqué aux relations quotidiennes dans les bureaux. Le résultat se veut burlesque et grinçant. Il l’est par moments, mais pas toujours. Peut-être parce que la série hésite entre le simple empilement de gags-vignettes et un travail un peu approfondi sur ses personnages.
La plus convaincante dans ce bizarre aréopage s’appelle Hélène. Aucun garçon ne lui tourne autour. Cette fille pas très jolie, la tête perpétuellement rentrée dans le cou, traîne son mal-être, ses tocs et sa frustration à longueur de couloirs. Dans cet univers glacial, seule la moquette paraît encore plus triste qu’elle. Révélée par le Jamel Comedy Club, l’actrice Blanche Gardin est une bombe de terreur rentrée qui mérite d’être revue aussi souvent que possible. Grâce à elle, la série émeut et dévoile sa vraie nature : WorkinGirls fonctionne le mieux quand elle fait peur.
Olivier Joyard
WorkinGirls le jeudi à 22 h 35 sur Canal+
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