Brutale, la saison 3 de « Braquo » arrive sans concessions mais pleine de testostérone.
Alors que l’autre série policière de Canal+, Engrenages, s’applique depuis 2005 à disséquer la dynamique entre flics, juges et truands, Braquo se concentre sur le territoire plus limité de la mythologie du polar à la française, le dada de son créateur Olivier Marchal – aujourd’hui retiré des affaires. Ecrite comme la deuxième salve d’épisodes par Abdel Raouf Dafri (La Commune, Mesrine, Un prophète), la troisième saison des aventures de Caplan et de sa bande aux méthodes discutables affirme un peu plus cette identité forcément mélancolique.
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Aux prises avec des mafieux venus d’Europe de l’Est, laminés en permanence par la douleur et la peur du déclin (l’un des leurs était en très mauvaise posture à la fin de la saison dernière), les héros de Braquo sont comme des ombres qui tentent de se raccrocher à quelques bribes de vie. La violence reste leur quotidien et aucune lumière ne vient éclairer le bout du tunnel. Cette vision extrême a parfois ses limites, notamment une certaine complaisance dans la violence qui peut survenir çà et là, ainsi qu’une atmosphère générale très masculine, voire saturée en testostérone – ici, même les filles ont des couilles.
Ces réserves posées, on ne peut que reconnaître l’attractivité vénéneuse de la série, sa maîtrise narrative de plus en plus fine et son sens aigu du rebondissement choc. Rien que dans les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison, le monde de Braquo se retourne sur lui-même à plusieurs reprises. Les amateurs apprécieront les retrouvailles avec cet univers intranquille.
Braquo saison 3, tous les lundis à partir du 10 février, 20 h 50, Canal+
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