Dans l’Hollywoo de BoJack Horseman (les spectateurs du show Netflix savent ce qu’il y est advenu du malheureux “D” final), ce sont des animaux anthropomorphiques qui peuplent l’usine à rêves, pétris d’espoir et de vices comme leurs cousins du monde réel.
BoJack Horseman, le canasson animé le plus drôle de la télé, attaque une quatrième saison où l’humour à froid côtoie le vertige existentiel.
Dans l’Hollywoo de BoJack Horseman (les spectateurs du show Netflix savent ce qu’il y est advenu du malheureux “D” final), ce sont des animaux anthropomorphiques qui peuplent l’usine à rêves, pétris d’espoir et de vices comme leurs cousins du monde réel.
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De ce bestiaire bigarré croisant sous acide La Fontaine, Kenneth Anger et Woody Allen, émerge la carcasse fatiguée de BoJack, ancienne star chevaline d’une sitcom familiale à succès des années 1990. Flanqué de compagnons délicieux (un coloc humain envahissant, un concurrent canin épuisant de peps qui se lance dans la politique, une chatte retorse tour à tour amante et agent artistique…), le mammifère, désormais quarantenaire, noie son spleen teinté de misanthropie, de soirées de débauche en aventures rocambolesques.
Un comique tour à tour sarcastique et poétique, trash et absurde
Satire corrosive et désabusée du show business, BoJack Horseman façonne un comique tour à tour sarcastique et poétique, trash et absurde. L’inventivité visuelle de ses créateurs s’exerce également dans un art savant du détail et du pas de côté qui donne une profondeur inattendue à un trait à première vue d’une banalité déconcertante.
Ligne claire, fond hanté : si l’on pense en premier lieu aux indéboulonnables Simpson et autres American Dad! à propos de la création de Raphael Bob-Waksberg – principalement pour son humour irrévérencieux –, c’est en double animé d’un autre clown triste que se présente son personnage principal : celui qu’interprète Louis C.K. dans sa série Louie.
Un personnage devenu le fantôme de son existence
Certes, une paire de pattes, une bonne dose de poils et quelques billets verts les séparent, mais les deux losers magnifiques partagent ce vertige contemporain de ne jamais se sentir à leur place. Et si leurs actes sont parfois difficiles à défendre, le regard posé sur leurs déboires par leurs créateurs est chargé d’un amour salvateur qui vaut absolution.
A la fin de la saison précédente, BoJack avait enfin connu une nouvelle gloire par contumace, sa prestation dans le biopic du héros de son enfance ayant été troquée contre celle de son double numérique. Succès factice pour un personnage devenu le fantôme de son existence et dont la disparition inexpliquée polarise les nouveaux épisodes…
BoJack Horseman Saison 4, le 8 septembre sur Netflix
https://youtu.be/Bf12qwPWDVI
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