Le reboot attendu de “BH90210” fait de ses personnages des ombres d’eux-mêmes fatiguées et méta dans un monde qui a changé sans eux.
Le business de la nostalgie fleurit d’autant plus facilement que les chaînes et plates-formes contemporaines ont un besoin quasi désespéré de “contenu”, c’est-à-dire d’aventures fictionnelles accrocheuses qu’on appelle encore les séries. Dans les années 1990, leur définition était bien différente et les choix, beaucoup plus limités. C’est vers cette décennie de transition étonnante (celle d’Urgences, de NYPD Blue, Seinfeld et Friends mais aussi des débuts des Soprano et Buffy) que nous catapulte BH90210 à sa manière.
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Pour les endormi.e.s au fond de la classe, rappelons que nous sommes ici devant un reboot de la mythologique Beverly Hills, qui vécut sa première vie flashy sur Fox, pile entre 1990 et l’an 2000. Des histoires de gosses de riches (mais pas que) enrobées des atours clinquants du soap, produites par Aaron Spelling à Los Angeles.
Rester modeste et simplement vivant
Tori Spelling, l’extravagante fille du producteur à épaulettes – l’homme d’une époque, également responsable de La croisière s’amuse et Melrose Place –, faisait partie du cast original dans le rôle de Donna. Elle retrouve ici Jason Priestley (Brandon), Jennie Garth (Kelly), Brian Austin Green (David) et Shannen Doherty (Brenda), soit une bande de quadras tardifs médicalement modifiés, aux visages de teenagers centenaires.
Il manque l’icône Luke Perry, mort au mois de février dernier. L’acteur ne devait pas participer à la réunion mais, ironie du sort, il se retrouve cité et hommagé plusieurs fois dans le pilote avant que la fin de l’épisode, via un habile montage entre les images de la série originale et celles d’aujourd’hui, ne vienne poser un voile bouleversant sur son spectre.
Cet étrange BH90210 devra passer l’épreuve du temps, car les blagues méta sur la célébrité, le personal branding et la lose fatiguée (tous les acteurs et actrices jouent ici leur propre rôle) ne fonctionneront pas éternellement.
En attendant, la série ne fait pas semblant d’être autre chose que ce qu’elle fut : ni exagérément old school ni très actuelle (mis à part un vague frisson thématique – l’homosexualité balbutiée de l’un des personnages principaux ?). Son ambition touche par sa simplicité : rester modeste et simplement vivante, dans un monde qui a changé.
BH90210 Prochainement en France
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