Au rayon des séries féminines enthousiasmantes de l’année – et il y en a déjà eu beaucoup, de Big Little Lies à The Handmaid’s Tale, I Love Dick et The Bold Type –, je demande la plus mal élevée et accessoirement la plus drôle. Better Things, qui vient d’entamer sa deuxième saison, se démarque en effet des autres […]
L’héroïne de Better Things revient avec de nouveaux épisodes, toujours plus fins et féroces.
Au rayon des séries féminines enthousiasmantes de l’année – et il y en a déjà eu beaucoup, de Big Little Lies à The Handmaid’s Tale, I Love Dick et The Bold Type –, je demande la plus mal élevée et accessoirement la plus drôle. Better Things, qui vient d’entamer sa deuxième saison, se démarque en effet des autres par son mauvais esprit, sa tendresse mal foutue, son héroïne aussi inexcusable que souvent accablée par la vie.
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https://youtu.be/WSJOerMupzs
La brune en question s’appelle Sam Fox, la quarantaine bien entamée. Comédienne au succès relatif, elle vit à Los Angeles où elle élève ses trois enfants et gère sa mère venue habiter juste à côté. Le bordel en vue est imparable et la comédie, forcément, se drape de tensions dures et durables qui lui donnent une saveur brutale.
L’actrice a toujours admis que cette histoire était basée sur sa propre vie
Complice de Louis C.K. (elle jouait dans Louie et a cocréé cette série avec lui), Pamela Adlon joue ici l’illusion de l’autofiction. L’actrice a toujours admis que cette histoire de maternité féroce et de boulot plus ou moins revigorant était basée sur sa propre vie à la monotonie désormais contrariée par le succès – elle a été nommée aux récents Emmy Awards, sans remporter la statuette.
Adlon se met en scène comme une femme désirante, parfois vulgaire mais aussi largement frustrée – pas de mec fixe – et surtout forcée de faire régner un semblant d’ordre et de bienséance dans un monde qui paraît en manquer. Dans le premier épisode de cette nouvelle saison, Sam rembarre un potentiel jeune et bel amant, dont le frère aîné de 35 ans a le mauvais goût de vivre une histoire d’amour avec sa fille de… 16 ans. Les deux jeunes hommes ne voient pas du tout où est le problème. Sans prévenir, Better Things prend alors une tournure plus noire.
Un air blasé qui donne à sa série une forme de légèreté grave
Adlon n’aime, au fond, que les situations anodines qui révèlent douleurs, blessures et violences plus profondes. Mais elle le fait avec un air blasé qui donne à sa série une forme de légèreté grave. Une qualité irrésistible sur le long terme mais pas toujours évidente au premier abord.
Il ne se passe pas tant de choses que cela dans ces minifilms d’une demi-heure, mais le talent de l’actrice-scénariste-réalisatrice est d’en tirer une sève toujours fraîche. Après une petite vingtaine d’années dans l’ombre – elle a d’abord été reconnue comme actrice de doublage pour dessins animés –, Adlon s’affirme maintenant comme une moraliste hors pair. Sa carrière ne fait peut-être que commencer.
Better Things Saison 2 sur FX
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