Barney Stinson dans How I Met Your Mother, c’était lui. Revoilà Neil Patrick Harris en comte Olaf dans Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire, série Netflix proche des univers de Wes Anderson et Tim Burton. Entretien.
Comment allez-vous dans ce contexte post-élection ?
J’ai évité les chaînes d’info. Ce qui se passe a peut-être secoué un état de léthargie général. Pendant les marches, j’ai été impressionné de voir tant de gens comprendre à quel point leur voix est importante. C’est ainsi que fonctionne la démocratie américaine : l’acceptation de la discorde. Personnellement, j’essaie de me préserver un peu. Si j’y pense trop, je me retrouve à clasher sur Twitter. Et personne n’a envie de ça en 2017.
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Vous ne souhaitez pas jouer dans des séries qui ont un point de vue politique ?
J’ai des opinions personnelles très fortes, mais ce que je fais en tant qu’acteur, c’est de l’entertainment. Et j’ai beaucoup d’amour pour l’entertainment. Je veux unifier les gens. Je suis vraiment heureux qu’il existe des personnes comme Jill Soloway, qui s’exprime à travers Transparent, par exemple. Mais je suis père de deux enfants de 6 ans et je me concentre sur le fait qu’ils respirent bien et font la différence entre consonnes et voyelles. Si je n’avais pas une famille, je porterais mon blouson de mec engagé plus souvent.
Pourquoi jouer le comte Olaf dans Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire ? Pour Barry Sonnenfeld, le réalisateur ?
J’ai trouvé que la transformation qu’exigeait de moi la série pouvait être intéressante. Fini, les costumes cintrés et une image souriante ; bienvenue aux postiches et à un personnage odieux. J’aime être détestable. J’aime l’humour noir. Barry Sonnenfeld porte cela comme producteur et réalisateur. Je n’ai jamais parlé à Wes Anderson, mais je suis sûr qu’il est fan de Barry, qui a ce ton très particulier depuis La Famille Addams. Barry donne deux consignes, en général : “Plus vite, plus sec !”
How I Met Your Mother ne vous manque pas ? Vous n’avez plus envie de l’immédiateté d’une sitcom hebdomadaire ?
Ma chance a été que How I Met Your Mother soit si bien écrite. Quand on accepte une série, on s’engage pour sept ans sans savoir si les créateurs vont partir après une saison. Là, j’ai adoré les neuf saisons et apprécié de jouer un type vorace dans son amour de toutes les choses agréables de la vie. Je n’avais pas envie de retenter ma chance. On m’a proposé la présentation de late-shows, mais je ne me voyais pas pondre un monologue et préparer des interviews tous les jours. J’avais besoin d’ailleurs, comme toujours dans ma carrière, où je suis passé de Docteur Doogie (série du début des années 1990 – ndlr) quand j’étais jeune à How I Met Your Mother, de la comédie Harold et Kumar chassent le burger à Gone Girl de David Fincher.
Vous jouez souvent à Broadway, perpétuant une histoire hollywoodienne : celle des comédiens qui jouent, chantent et dansent.
J’adore que les gens pensent que je danse ! Je l’ai fait, à mon niveau, quand j’ai présenté des cérémonies comme les Emmys. Certaines personnes veulent être dramatiques et shakespeariennes, d’autres aiment bouger, transpirer. J’appartiens à la deuxième catégorie. J’ai toujours admiré la masculinité de Gene Kelly quand il dansait, son abandon, sa coolitude. Je pense souvent à lui. J’aime aussi les comédiens physiques old school : Buster Keaton, les Marx Brothers, Chaplin. Ces types étaient des danseurs qui ne dansaient pas sur des chansons. Le rythme conditionnait leur approche du jeu. Je me sens proche de cette tradition.
Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire saison 1 sur Netflix
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