La série d’Amazon Prime suit le parcours de deux sœurs américaines d’origine mexicaine de retour dans leur quartier d’origine à East L.A. avec un charme et une douceur palpables.
On n’en voudra pas à celles et ceux qui ne connaissent toujours pas Vida, alors que la série traverse actuellement sa troisième et dernière saison. Initiée par la chaîne américaine Starz, la série de Tanya Saracho a effectué un parcours discret dans une ère où le trop-plein laisse peu de chance à toutes les séries d’exister. Enfin, aux yeux d’un large public. Car, pour beaucoup, cette histoire de femmes dans East Los Angeles a eu le goût d’un secret bien conservé, d’une perle cachée aux enjeux puissants.
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Beaucoup de femmes queer de toutes natures à la sexualité débordante
On y croise deux sœurs américaines d’origine mexicaine, Lyn et Emma, qui retrouvent subitement le quartier de leur enfance après le décès de leur mère. Elles ne se parlaient plus ou à peine. Elles vont à la fois se retrouver et rebooter leurs vies pour y trouver plus d’émancipation. Et comprendre leur héritage culturel.
D’un certain point de vue, Vida fonctionne en tant que comédie dramatique aux enjeux proches d’un soap, avec des affaires de famille, d’amour et de business plutôt classiques. Les retournements, renversements d’alliances et petits drames quotidiens pullulent dans une sorte d’artificialité parfois déroutante. Sauf que le cadre et les corps mis en scène ne sont pas ceux que l’on croise dans les fictions majoritaires. Une vérité différente affleure.
L’ombre permanente de la politique trumpienne qui rend la vie impossible aux immigré·es sans papiers
Non seulement les personnages font tous partie de la culture “latinx”, mais beaucoup sont des femmes queer de toutes natures à la sexualité débordante, joyeuse, variée, souvent très épanouie. Avec un naturel et une frontalité marquants, les épisodes décollent régulièrement en les montrant occupant tout l’espace de leur désir. Le regard porté sur la sexualité lesbienne, à deux, ou trois, ou plus, en couple et dans d’autres configurations plus évolutives, en tant que butch ou féminine, tranche de manière radicale avec ce qu’on a l’habitude de voir.
En cela, Vida se déploie comme une héritière moins tape-à-l’œil et plus contemporaine de The L Word, toujours en mouvement, à la recherche du point de vue le plus juste sur une communauté.
Pour tout dire, il arrive que la série tape à côté, en donnant l’impression d’exploiter l’imagerie qu’elle tente de créer. Mais quelque chose résiste toujours à la normalisation des images, une énergie permanente, un charme et une forme de douceur envers les un·es et les autres. L’aspect politique est également abordé, avec l’ombre permanente de la politique trumpienne qui rend la vie impossible aux immigré·es sans papiers. Au bout du compte, le spectre couvert par Vida dépasse de loin ce qu’on imagine avec les premiers épisodes…
Vida Sur Starz Play
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