Héroïne badass, guest-stars incroyables, alternance de scènes de vie intime et de baston survoltée : retour sur les éléments qui ont rendu toute une génération de fans accros.
« My name is Sydney Bristow ». Cette phrase a résonné dans les oreilles des téléspectateurs pendant des années. Chaque épisode d’Alias était précédé de cette séance de « rattrapage » dans laquelle la vie de l’héroïne était résumée en un peu plus de quarante secondes. Le genre de séquence qui marque les esprits et entretient, encore aujourd’hui, un sentiment de communauté auprès des fans de la première heure.
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A l’époque, ce résumé était fort utile. La série, sortie tout droit de l’imagination de J.J. Abrams en 2001, était si complexe qu’un rappel des faits n’était pas de trop, avant de replonger dans les aventures d’espionnages de la jeune Sydney Bristow, agent double pour la CIA.
Conspiration, inventions et voyage
Lorsque la série débute, la jeune femme découvre que l’agence « SD-6 » pour laquelle elle travaille n’est pas une branche de la CIA comme elle le pensait, mais bien « l’ennemi qu’elle croyait combattre ». Sur fond de conspirations et de recherches d’inventions d’un savant fou fictif né au 15è siècle (Milo Rambaldi), la série a fait voyager ses fans autour du monde.
Dans quasiment chaque épisode, Sydney Bristow était envoyée en mission dans une nouvelle ville, de Berlin à San Diego en passant par Mexico ou encore Sarajevo. Et ce, à chaque fois avec une nouvelle identité. « La voir jouer autant de personnages, changer son apparence et ses mimiques au fil des épisodes, c’était un régal! », nous confie Khaira, fan de la série. Blonde, brune, rousse, coupe à la garçonne ou cheveux longs, Jennifer Garner se grimait au fil des voyages de son personnage.
L’équilibre entre vie intime et missions survoltées
« Mais Alias, c’était avant tout Sydney Bristow et le flot d’émotions qu’elle charriait », ajoute Aurélien Allin du mensuel Cinemateaser
« Née quelques semaines après le 11 septembre 2001 [le premier épisode a été diffusé le 30], elle était le contrepoint parfait de Jack Bauer en cela qu’elle véhiculait un idéalisme presque suranné qui, dans la réalité, semblait s’évaporer. En quête de normalité et de quotidienneté, Sydney Bristow se sacrifiait quand même épisode après épisode pour sauver le monde. »
Avec le talent d’un équilibriste, J.J. Abrams avait trouvé la recette idéale pour construire une série à la fois touchante et bourrée d’action, intime et pourtant ouverte sur le monde. En alternant scènes de vie quotidienne (Sydney s’amuse, dîne, sort avec ses amis) et missions survoltées (où l’espionne pouvait enchaîner combats à main nue, courses poursuites et désamorçages de bombes), Alias avait immédiatement séduit le public du network américain ABC, rassemblant 15 millions de téléspectateurs à son lancement.
La série est montée en intensité pour atteindre son apogée à l’épisode 13 de la saison 2, Phase one, qui a marqué toute une génération de fans transcendés. Cet épisode spécial, diffusé après la finale du Super Bowl (un créneau très convoité pour faire de très bonnes audiences), avait rebattu les cartes de l’histoire en faisant tomber les groupes terroristes pourchassés par Sydney, et poussé la série à se réinventer.
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Mais c’est aussi pour ses invités prestigieux que la série s’est faite remarquer. « La première fois que j’ai entendu parler d’Alias c’était à l’été 2002, j’étais en vacance en Espagne », raconte Charles, un autre fan.
« Je regardais la télé et j’ai vu l’épisode douze de la première saison, avec en guest-star Quentin Tarantino. Je connaissais Tarantino, surtout avec cette tête très reconnaissable mais c’était la première fois que je reconnaissais une « guest-star ». L’épisode était en espagnol, il y avait des coupures pubs toutes les 15 minutes, et pourtant j’avais totalement accroché à la réalisation et la structure de l’épisode. »
Tarantino, David Cronenberg, Angela Bassett, Ethan Hawke, Jason Segel, Christian Slater, Faye Dunaway ; les guests se sont en effet succédés au fil des années.
Une communauté soudée de fans
A l’image des Chuck, Lost (aussi créée par J.J. Abrams avant qu’il ne devienne plus connu pour ses blockbusters) Community ou autres Arrested Development, Alias disposait d’une communauté de fans soudés, qui ont échangé informations, anecdotes et théories sur des forums et sites spécialisés pendant cinq années.
« Peut-être que la série s’est un peu perdue en cours de route, ou que la recette a saoulé le network et les spectateurs, mais la petite frange de fans était à fond. Je me souviens notamment avoir lu des discussions enflammées sur les répercussion de tel ou tel twist sur PErdusa [un site français spécialisé dans les séries, ndlr] », raconte Charles.
Aujourd’hui encore, parler d’Alias fait resurgir de profonds sentiments d’affection auprès du public qui a passé cinq ans à suivre les aventures de Sydney, Vaughn, Jack et compagnie. La phrase prononcée par Renaud, fan d’Alias, résume bien la situation: « cette série est ancrée pour toujours dans mon petit coeur« .
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