Pour survivre à ce match retour du confinement, on se souviendra que les écrans sont parfois des fenêtres. En novembre, elles s’ouvriront sur le monde impitoyable de la finance ou les jeux de pouvoir de la monarchie anglaise, nous entraîneront dans des mondes parallèles ou des virées criminelles, et cadreront les sociétés fracturées du Pays Basque espagnol ou du New York de la fin du XIXe siècle. Pas toujours joyeux, mais forcément vivifiant.
Possessions, de Shachar Magen et Valérie Zenatti
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Karim (Reda Kateb), un diplomate français chargé de porter assistance à des ressortissants vivant en Israël, tombe sous le charme de Natalie (Nadia Tereszkiewicz), une jeune expatriée accusée d’avoir assassiné son mari le soir de leurs noces. Créée par l’Israélien Shachar Magen en collaboration avec l’autrice française Valérie Zenatti, Possessions flirte avec le fantastique et tire le thriller vers des géographies – intimes et politiques – aux frontières troubles.
A partir du 2 novembre sur Canal+, et sur myCanal.
This Way Up, d’Aisling Bea
Professeure de langues vivantes, Aine tente de se reconstruire après une dépression nerveuse tout en jonglant entre un travail compliqué et une famille encombrante. Portée par l’actrice de stand-up irlandaise Aisling Bea, This Way Up s’inscrit dans la lignée des Fleabag et autres Better Things pour disséquer une crise existentielle à résonances générationnelles, et conjure les gouffres intimes qui la scrutent par un humour décapant.
A partir du 9 novembre sur Canal +, et sur myCanal.
Industry, de Konrad Kay et Mickey Down
https://youtu.be/kI243_zwu3Y
Fraîchement diplômée, Harper Stern intègre une équipe de jeunes loups de la finance dans une grande banque d’investissement londonienne, et tente de trouver sa place dans un milieu sans pitié. Coproduite par Lena Dunham (Girls) qui en a également réalisé le pilote, Industry explore un univers soumis à une compétition permanente et au culte de la prise de risques, et met en lumière les addictions et discriminations structurelles qui le rongent.
A partir du 10 novembre sur OCS.
The Crown saison 4, de Peter Morgan, Stephen Daldry
En trois saisons, la série britannique la plus chère de tous les temps a placé le faste de sa mise en scène au service d’une chronique affûtée de la société anglaise et d’une réflexion sur le bien-fondé (ou non) d’une monarchie constitutionnelle au XXe siècle. Olivia Coleman, qui avait succédé à Claire Foy dans les habits de la reine, reprend du service pour un quatrième chapitre dont l’intrigue se situera entre 1977 et 1990. Une ère placée sous le signe de la puissance féminine, Queen Elisabeth y faisant face à Diana Spencer (Emma Corrin) et Margaret Thatcher (Gillian Anderson).
Le 15 novembre sur Netflix.
>> A lire aussi : “The Comey Rule”, enquête en série sur l’ennemi intérieur
His Dark Material : À la croisée des mondes saison 2, de Jack Thorne
https://youtu.be/BMveQ3c4jL4
Portée par une jeune actrice charismatique, la première saison de l’adaptation d’A la croisée des mondes, monument de la littérature jeunesse écrit par Philip Pullman, laissait éclore des pousses humanistes entre les rouages d’une machinerie dramatique un peu trop bien huilée. Explorant des mondes singuliers (dont la ville dépeuplée de Cittàgazze), les nouveaux épisodes introduiront le personnage de Will, un garçon solitaire échappé de notre univers, et continueront d’opposer aux passions destructrices des puissants la construction d’une utopie collective à hauteur d’enfants.
A partir du 17 novembre sur OCS.
L’Aliéniste : L’Ange des ténèbres, d’Hossein Amini
Adaptée des romans de Caleb Carr, L’Aliéniste retrace les enquêtes menées par un spécialiste des maladies mentales, un dessinateur de presse et une secrétaire de police dans les bas-fonds poisseux du New York de la fin du XIXe siècle, et superpose habilement l’auscultation psychiatrique des esprits criminels (du proto profilage, en somme) à celle des zones d’ombre de l’Histoire américaine. Dans les nouveaux épisodes, Sara, qui vient d’ouvrir sa propre agence de détectives privés, reforme le trio pour élucider la mystérieuse disparition d’un bébé. Ils se heurteront à la corruption des institutions et à des fractures économiques et sociales profondes.
A partir du 19 novembre sur Canal +, et sur myCanal.
Patria, d’Aitor Gabilondo
https://youtu.be/LcnOInA-2O4
Adaptée du best-seller de Fernando Aramburu, Patria plonge dans le conflit armé qui a déchiré le Pays Basque espagnol, puis dans le difficile processus de paix qui l’a suivi, à travers le quotidien de deux familles prises dans les remous de l’Histoire. Radioscopie d’une communauté meurtrie par le terrorisme, cette fresque présentée à Séries Mania sonde des plaies toujours vives à hauteur humaine.
A partir du 23 novembre sur Canal +, et sur myCanal.
Cheyenne et Lola, de Virginie Brac
Lorsque Lola (Charlotte Le Bon) tue la femme de son amant sous les yeux de Cheyenne (Veerle Baetens), ces deux femmes que tout oppose vont devoir s’entraider pour faire disparaître le corps. Inspiré par le livre Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas et construite sous l’influence directe du Thelma et Louise de Ridley Scott, cette épopée criminelle à travers le nord de la France charge son amitié féminine explosive de résonances extrêmement contemporaines, évoquant la relégation sociale comme la crise migratoire.
A partir du 24 novembre sur OCS Max.
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