Jon Hamm, alias Don Draper, a enfin été consacré aux Emmy Awards pour son travail dans Mad Men. Suffisant ?
Les rendez-vous avec l’histoire se manquent parfois sans sourciller. Personne, ou presque, n’a crié au scandale lorsque dimanche 20 septembre, les Emmy Awards (plus grande cérémonie de remise de prix consacrée à la télé à Hollywood) ont décerné le prix du meilleur drama à la cinquième saison de Game of Thrones. Un scandale ? Evidemment pas. En soixante-sept éditions, jamais la récompense suprême n’avait été offerte à une série de genre, ce qui avait tendance à faire tache.
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Reste que les votants n’ont pas fait les choses à moitié, puisque l’adaptation des romans de George R. R. Martin a raflé douze récompenses, battant le vieux record de neuf statuettes détenu depuis l’an 2000 par l’autrement plus importante A la Maison Blanche. Meilleur scénario, meilleur acteur dans un second rôle et meilleur réalisateur sont venus s’ajouter à huit Emmys techniques pour Game of Thrones.
“C’est probablement une erreur”
Dans ce brouhaha de feu et de sang, la voix du stylé Jon Hamm a semblé bien isolée. L’acteur de Mad Men a enfin décroché la timbale à sa seizième nomination (!), au point de plaisanter sur scène en commençant son discours de remerciements par une formule pince-sans-rire : “C’est probablement une erreur.” Mais la dernière saison de la série la plus importante des dix dernières années (avec Breaking Bad et Friday Night Lights) n’a reçu aucune autre marque d’amour. La création de Matthew Weiner avait déjà remporté la mise entre 2008 et 2011. Des injustices bien plus grandes, comme celles infligées à The Wire, ont marqué l’histoire récente des très conservateurs Emmys.
Un livre-somme de 800 pages
Il n’empêche que cette sortie un peu en demi-teinte des aventures de Don Draper résonne comme un avertissement, une sorte de prime à l’efficacité, au bruit et à la fureur, aux séries capables de rassembler un large public tout en conservant une forme de crédibilité – c’est le cas de GoT, alors que Mad Men était peu regardée. Les poètes fragiles et les esthètes n’ont qu’à bien se tenir. Les fans de Mad Men restent seuls avec leurs regrets et tout de même une perspective : la sortie d’un livre-somme de 800 pages qu’éditera Taschen. Weiner a par ailleurs annoncé être “enceint de cinq ou six mois” d’un projet dont on ne sait rien.
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