Carburant à la nostalgie eighties, 3615 Monique comprime ses promesses narratives dans des canaux étroits.
Comme le Minitel, 3615 Monique a le charme désuet d’un produit 80’s à la fabrication standardisée. Surfant sur la nostalgie pour la décennie qui irrigue les séries de ces dernières années, cette comédie dans laquelle trois étudiant·es trompent l’ennui de leur banlieue résidentielle en inventant un service de Minitel érotique croise les codes du récit d’apprentissage avec une mécanique entrepreneuriale plus grinçante.
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France giscardienne ébrouée par le sursaut mitterrandien, petite bourgeoisie confite au jus de poulet dominical et jeunes adultes mariné·es au Crous y sont croqué·es dans un format carré aux teintes délavées où résonnent des « ça gaze » et autres « tip top » à faire pâlir un·e millennial.
Des promesses qu’on finit par oublier
Comme le Minitel, 3615 Monique condense son flux narratif dans des canaux étroits, arrimant chaque épisode à un objectif identifié (passer une commission d’attribution, recruter une équipe), réduisant la vie universitaire à un amphi soporifique et assignant aux personnages des profils stéréotypés (le geek, le tombeur et l’ambitieuse).
Comme le Minitel, 3615 Monique esquisse des promesses qu’on finira par oublier, préférant décortiquer le fonctionnement de sa proto start-up aux prémices des relations dématérialisées, et explorer la dynamique de son trio houleux plutôt que le territoire, plus subversif, d’une érotique de la réinvention de soi par le virtuel.
3615 Monique sur OCS Max
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