« Fargo » revient, James Gray et M.Night Shyamalan mettent un pied dans le genre… Teaser des plaisirs à venir.
True Detective, enquêtes spéciales
Lors d’une table ronde organisée par le Hollywood Reporter au mois d’octobre, une journaliste avait demandé à plusieurs patrons de chaîne de quelle série diffusée par d’autres ils étaient envieux. La petite assemblée avait unanimement évoqué True Detective comme l’un des projets les plus forts lus ces dernières années. La perle que tout le monde s’est arrachée a commencé sur HBO le dimanche 12 janvier. Vue de loin, on pourrait confondre cette série située en Louisiane avec une histoire de serial-killer comme les autres. Il est question de l’assassinat d’une prostituée survenu en 1995 et d’une enquête qui continue en 2012. Un petit goût de l’incroyable film de David Fincher, Zodiac ? Pourquoi pas. Mais True Detective propose une structure très particulière : les huit épisodes se promènent constamment entre 1995, 2002 et 2012. Trois blocs de temps que traversent des personnages interprétés par le toujours plus captivant Matthew McConaughey et le semi-revenant Woody Harrelson. Les deux hommes avaient enquêté ensemble en 1995 sur cet assassinat, mais de nouvelles équipes de flics les interrogent dix-sept ans plus tard, alors que des crimes similaires ont eu lieu. L’occasion d’une plongée poisseuse dans leurs souvenirs et leur vie personnelle chaotique, dont personne ne sort intact. Au New York Times, le scénariste Nic Pizzolatto, un ancien prof de littérature qui a tout plaqué pour tenter sa chance à Hollywood, a détaillé le principe esthétique de la série : “Celui qui parle peut mentir, mais l’image, elle, ne ment pas. Le spectateur constate par lui-même de quelle manière la réalité ne correspond pas à ce qui est raconté. La raison de ce décalage ? Il n’y a rien d’infâme là-dedans. Simplement, la mémoire glisse, on recolore le passé avec nos désirs présents et notre besoin de rationaliser. Ce genre d’exploration m’intéresse et m’obsède.” A noter que True Detective est une anthologie : la deuxième saison convoquera de nouveaux personnages et un nouveau décor. saison 1, depuis le 13 janvier sur OCS City
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Ainsi soient-ils, alléluia !
Après le succès inédit de la saison 1 (près de 1,5 million de téléspectateurs en moyenne sur Arte), Ainsi soient-ils aimerait confirmer le miracle cette année. Ses personnages de jeunes apprentis prêtres et des caciques de l’Eglise, tous immodérément tourmentés, reviennent avec huit épisodes réalisés par Rodolphe Tissot. “Nous avons affiné notre organisation pour essayer d’améliorer la série, explique le producteur Bruno Nahon. Cela passait notamment par le fait que Rodolphe prenne la responsabilité totale de la mise en scène. Si nous avons pu accepter dans le passé certains compromis par manque d’expérience, dans cette nouvelle saison, nous faisons vraiment les épisodes dont nous avons envie, en termes d’écriture et de ton. Au lieu de nous pousser à séduire davantage, le succès nous a aidés à aller plus loin. Cette saison 2 me semble plus profonde et plus sombre. Nous écrivons déjà la suite.” saison 2, à l’automne sur Arte
Louie, autofiction
Décréter 2014 l’année Louis C. K. ? C’est possible. Longtemps considéré comme un comique pour spécialiste, cet humoriste de stand-up biberonné à George Carlin et collaborateur de longue date de Chris Rock, a enfin trouvé le chemin vers la lumière ces derniers temps. Alors, pourquoi pas l’explosion ? Le rouquin de 46 ans écrit et réalise l’essentiel de sa post-sitcom Louie. Une autofiction déroutante dans laquelle il démonte sa propre vie de divorcé bedonnant et réfléchit avec juste ce qu’il faut de puissance théorique sur la meilleure façon de faire rire. Une affaire sérieuse, évidemment, qui passe par des accès de morbidité et des blagues profondes, hantées par la terreur de l’effondrement. Après un an de break où Louis C.K. a notamment joué un petit rôle dans Blue Jasmine de Woody Allen avant de partir en tournée, la série revient au mois de mai avec une quatrième saison que le monde entier (ou presque) attend fébrilement. Avant la date fatidique, les impatients pourront revoir les merveilleuses trois premières saisons du show, que la chaîne OCS City rediffuse actuellement, et même découvrir le premier long métrage indie en noir et blanc de Louis C.K., jamais distribué. L’humoriste va rendre Tomorrow Night (1998, avec notamment Steve Carell, Amy Poehler, Chuck Sklar) disponible sur son site perso contre la modique somme de 5 dollars, au mois de février. Le pitch selon IMDb : “Charles possède un magasin de photo. Il n’est pas très sympathique et passe ses soirées tout seul. Un jour, il décide de mener enfin une vie sociale.” Youpi ! saison 4, en mai sur FX puis OCS City
Fargo, les Coen ne sont pas loin
Ce fut un film important des années 90, c’est désormais une série, signe des temps. Produite par les frères Coen, qui ont réalisé l’original mais ne devraient pas se glisser derrière la caméra pour l’occasion, Fargo raconte une seule histoire en dix épisodes bouclés. Au menu, des personnages entièrement nouveaux mais une atmosphère de comédie noire fidèle au long métrage, selon John Landgraf, patron de la chaîne FX. L’agité Billy Bob Thornton incarne un manipulateur de haut vol entraînant un agent d’assurances dans une affaire crapuleuse. Kate Walsh (Private Practice) et Bob Odenkirk (Breaking Bad) ont signé pour des rôles importants. au printemps sur FX
House of Cards, le vice président
« Mon arrivée à la présidence dépend d’un seul battement de coeur et personne n’a encore voté pour moi. La démocratie, c’est tellement surfait…” Un Frank Underwood en grande forme, fraîchement nommé vice-président des Etats-Unis, revient pour le deuxième round de la série politique glaciale. Un an après avoir ébranlé Hollywood du fait de sa diffusion exclusive sur Netflix, House of Cards s’impose déjà comme un classique. Si David Fincher n’a réalisé aucun des treize épisodes de la nouvelle saison, Kevin Spacey, Robin Wright et Jodie Foster s’y sont essayés. saison 2, à partir du 14 février sur Netflix, prochainement sur Canal+
The Red Road, avec James Gray
Malgré les difficultés qu’il a toujours connues pour mener ses projets de films à bien, James Gray n’avait encore jamais cédé aux sirènes du petit écran, estimant que les conditions de la liberté qu’il exige n’y seraient jamais respectées. L’homme a dû changer d’avis (comme Guillermo del Toro, responsable de The Strain, prochainement sur FX) puisqu’il vient de réaliser le pilote de The Red Road. La série a été commandée par la chaîne Sundance Channel. Alors qu’une ancienne de Friday Night Lights fait office de showrunner, l’intrigue de The Red Road se déploie autour d’un personnage de shérif tiraillé entre sa vie familiale, les habitants de la ville où il a grandi et les Indiens des montagnes alentour, vivant dans des conditions très difficiles. Les premières images laissent augurer d’un intrigant mélange entre thriller et mélo ethnographique. à partir du 27 février, sur Sundance Channel
Black Sails, coeur de pirates
Alors qu’il vient de commencer l’année en faisant marrer le web après avoir fui piteusement en plein milieu d’une présentation commerciale – son prompteur ne fonctionnait plus –, l’inénarrable Michael Bay (Armageddon, Transformers, etc.) a décidé d’offrir son talent de producteur au monde des séries. Tous aux abris ? Bizarrement, pas si sûr. Le premier épisode de Black Sails, une saga dans le monde des pirates censée se dérouler avant L’Ile au trésor de Stevenson, remplit avec un certain brio le cahier des charges d’une série du câble d’aujourd’hui : du sexe à plusieurs, du sang par vagues et un fond d’intrigues tordues au potentiel certain. Avant même la diffusion des premiers épisodes, la chaîne Starz a commandé une autre saison. à partir du 26 janvier, 20 h 40, sur OCS Max
Engrenages, et les polars français
La France aime les polars. A l’antenne depuis 2005, la première série dramatique de l’histoire de Canal+ est toujours l’une des meilleures. Flics, juges, avocats et criminels d’Engrenages reprendront leur danse mortelle à l’automne pour une cinquième saison – actuellement en tournage à Paris – où la capitaine Laure Berthaud (Caroline Proust) tentera de résoudre un double meurtre impliquant un enfant. A noter que sur la chaîne cryptée, 2014 sera aussi l’année de la fin de Mafiosa (au printemps) et de la troisième saison de Braquo (à partir du 10 février). Et si on comptait le nombre de cadavres empilés ? saison 5, à l’automne sur Canal+
Wayward Pines, le “Twin Peaks” de Shyamalan
Un membre des services secrets (Matt Dillon) arrive dans une petite ville de l’Idaho à la recherche d’un agent du FBI porté disparu. Après un accident de voiture, il revient à lui au milieu d’une forêt. De retour dans la ville, l’homme se rend compte qu’il ne peut plus partir. Au fil du temps, le mystère s’épaissit… Le premier qui hurle Twin Peaks a gagné. La série de David Lynch et Mark Frost reste un référent majeur vingt-trois ans après et Wayward Pines promet beaucoup, pour peu qu’elle parvienne à s’extirper un minimum de son modèle. En pleine convalescence après plusieurs échecs au cinéma, M. Night Shyamalan (Sixième sens, Incassable) a dirigé le pilote et supervisé l’écriture. “C’est aérien et très beau, assez étrange aussi”, a expliqué le réalisateur à Allociné. au printemps sur Fox
Mad Men, 7 et fin
C’est le début de la fin pour Don Draper, le héros américain déchiré. Constamment élégant et constamment fatigué depuis l’apparition de Mad Men en 2007, il arrive en bout de course avec une septième et dernière saison qui devrait définitivement le mettre à nu. Histoire de faire durer le plaisir – et de grossir le buzz, donc les dollars –, la chaîne américaine AMC a décidé de scinder la diffusion en deux parties de sept épisodes chacune, entre ce printemps et le début 2015. Une méthode déjà éprouvée avec succès pour Breaking Bad. On sort les mouchoirs ? saison 7, 1re partie, au printemps sur AMC puis Canal+
The Knick, urgences pour Soderbergh
En 2003, alors que l’écrasante majorité des cinéastes d’Hollywood et d’ailleurs se pinçaient le nez quand le mot “série” était prononcé, Steven Soderbergh se lançait dans la réalisation de K Street pour HBO, dix épisodes d’une immersion acide dans le milieu des lobbies politiques à Washington. Dix ans plus tard, la terre entière frappe à la porte de la même chaîne, mais Soderbergh s’en fout : il a choisi la petite soeur moins réputée de HBO, Cinemax, spécialisée dans les séries d’action type Hunted, pour mettre au monde The Knick. L’action de cette saga médicale en dix épisodes (il n’y en aura pas d’autres, l’intrigue est bouclée) se déroule en 1900, soit bien avant l’invention de la pénicilline, dans un hôpital de New York au taux de mortalité forcément atroce. Clive Owen tient le rôle principal. Fait rare, Soderbergh est en train de réaliser l’ensemble de la série tout seul, en totale liberté. L’aube d’une prise de pouvoir des réalisateurs sur un genre historiquement réservé aux scénaristes ? Quoi qu’il advienne, The Knick fait très envie. prochainement sur Cinemax
Looking, gay pride
Un Girls gay. Voilà le pitch qui circule un peu partout à propos de cette dramedy mettant en scène des garçons entre eux dans les rues de San Francisco. Patrick, Agustín et Dom, trois trentenaires (les deux premiers travaillent dans l’industrie du jeu vidéo), cherchent l’amour dans Looking, une création de Michael Lannan adaptée de son propre court métrage, Lorimer. Drague, déceptions, mariage, visibilité : la série promet de scanner les préoccupations de la génération homo des années 2010. Marquera-t-elle son époque comme Queer as Folk et The L Word avaient incarné les années 1990-2000 ? La première saison de huit épisodes offrira un début de réponse. A noter aussi, dans un style parodique et grinçant, la série animée de la chaîne FX, Chozen (le 13 janvier), dont le personnage principal est un rappeur blanc et gay. Les producteurs de Kenny Powers sont aux manettes, Method Man fait partie du casting. Ça promet. saison 1, à partir du 20 janvier sur OCS City
Real Humans, hubots après tout
L’un des chocs récents dans la riche production scandinave est déjà de retour depuis quelques semaines dans son pays d’origine, la Suède. Les premiers épisodes de la saison 2 de cette série de science-fiction hybride, où les robots domestiques ont envahi le quotidien des humains, se révèlent plus que prometteurs : ils décrivent un monde où les hommes et les “hubots” pourraient un jour s’aimer follement. A moins que les créatures ne prennent lentement le pouvoir sur leurs créateurs… Un sujet riche et fascinant que le producteur Lars Lundström prend à bras-le-corps quasiment seul : il a écrit l’intégralité des dix épisodes de cette nouvelle saison. saison 2, au printemps sur Arte
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