La scène du suicide d’Hannah Baker a été édulcorée par la plateforme de streaming, suite à la polémique qui l’entoure depuis sa sortie.
Alors que la saison 3 devrait pointer le bout de son nez dans le cours de cette année, 13 Reasons Why voit l’une de ses scènes choc montée à nouveau. La série, lancée en 2017 par Netflix et adaptée du roman du même nom de Jay Asher, suit Clay Jensen, un adolescent qui découvre des cassettes audio enregistrées par Hannah Baker, son amie qui vient de se suicider.
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« Sur le conseil d’experts médicaux, y compris le Dr. Christine Moutier, médecin en chef de la Fondation américaine de prévention du suicide, nous avons décidé avec le créateur Brian Yorkey et les producteurs de remonter la scène où Hannah met fin à ses jours dans la saison 1″, a annoncé le géant du streaming sur les réseaux sociaux, lundi 15 juillet.
An update on 13 Reasons Why
If you or someone you know needs help finding crisis resources please visit https://t.co/cNtjtuNG1p pic.twitter.com/SxGjbYpZF6
— Netflix (@netflix) July 16, 2019
Une scène controversée
Depuis son lancement, 13 Reasons Why est sujet à des polémiques. Et ce, malgré les attentions de l’équipe qui pilote la série (consultation de divers professionnels pour traiter en profondeur de cette question sociétale difficile à aborder, mise à disposition d’une ligne d’appel d’urgence, entre autres). La séquence qui dépeint le suicide d’Hannah Baker dans sa baignoire a particulièrement été critiquée. Filmée avec une froideur clinique qui confère un malaise évident (et une certaine puissance graphique), elle a particulièrement choqué des associations de parents aux Etats-Unis qui y ont vu une complaisance, voire même une glorification de l’acte.
Désormais, la scène est beaucoup plus évasive, se contentant de montrer Hannah qui contemple longuement le miroir de sa salle de bains. On passe ensuite directement à la découverte de son corps par ses parents.
La censure de trop ?
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Si ce remontage de 13 Reasons Why a visiblement été approuvé par l’équipe artistique, on peut regretter ce pas en arrière, qui déréalise quelque peu l’acte d’Hannah et sa gravité. On peut penser au contraire que c’est en représentant le suicide de façon frontale que la série échappait (de justesse) au grief d’une certaine esthétisation des pulsions suicidaires adolescentes. En amputant de la première saison, la seule scène où tout à coup la glamourisation du spleen teenage se heurte à la crudité mutilatoire d’un tranchage de veine, Netflix accentue encore les reproches de complaisance qu’il voulait endiguer. On ajoutera qu’un tel tripatouillage manifeste aussi du peu de crédit que le site de streaming accorde à l’intégrité artistique des contenus qu’on lui livre. Après la polémique sur les cigarettes dans Stranger Things et avec cette annonce, Netflix confirme ne se soucier que d’une chose : aller dans le sens de ce que lui dicte le public.
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