Fondé par Juliette Rocheteau, l’événement mode et lifestyle dédié aux années 2000 agite la capitale et les adeptes du vintage d’un nouveau genre.
C’est sur Internet que Juliette Rocheteau découvre le revival enflammé de la mode des années 2000, dite Y2K. Le hashtag #Y2K, qui redirige vers plus de 3 millions de posts sur Instagram, regroupe un foisonnement de courants stylistiques qui ont traversé la décennie.
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Cette explosion de références peut être expérimentée lors du Britney Market, un événement mensuel créés par la chineuse experte qui célèbre l’art de vivre – et l’art tout court – du tournant du millénaire. Aujourd’hui, Juliette Rocheteau interroge ces codes par un prisme contemporain, conscientisé et empowering. Rencontre.
Qu’est-ce que le Britney Market ?
Juliette Rocheteau – Le Britney Market, c’est un rendez-vous mensuel qui regroupe des shops des années 2000 et des jeunes créateurs dans une esthétique qui s’y prête. Je voulais y apporter une identité forte, singulière, qui se distinguerait d’un simple pop-up store vintage, pour y tisser un charisme et une culture. On ressort pimpé de la tête aux pieds, avec ongles, tatouages, faux cils et bling de l’époque.
Du rose, du vinyle, des chaussures plateformes… Il semble que la mode que l’on y trouve n’est pas monolithique, tout comme la mode de l’époque, peut-être plus complexe.
Il y a effectivement une multitude de tribus, à l’image de chaque stand du Britney Market, avec du rose et du monogramme, du cyber punk, du gothique, du hip hop, de l’emo. Le revival Y2K est en réalité une multitude de renouveaux imbriqués et de marginalités différentes. Je me retrouve le plus dans une identité sombre, que j’explore dans mon shop Dark Sisters : c’est une variante gothique du tournant des années 2000, qui met le corps en valeur, perché sur des plateformes, ni simple ni discret. Dans ce volet des années 2000, il y a un côté provoc, de femme guerrière puissante, corsetée et qui se fait entendre.
Que dit le succès du Britney Market du marché actuel du vintage ?
Au début, le retour de la mode Y2K explosait partout sur Internet, sur Instagram et pourtant, il n’y avait pas d’offre à Paris. Encore aujourd’hui, on stagne dans un stock de vintage des années 1980, sans vraie ligne directrice. La fripe est lissée, vulgarisée, sans identité. Chaque revendeur récupère un même stock de jeans Levi’s, de chemises hawaïennes ; ce n’est plus un élément différenciant et au contraire, une tendance qui rejoint le mainstream.
Quelles évolutions trouve-t-on entre les références d’origine et leur relecture actuelle ?
On voit dans le make-up une inspiration très Euphoria, plus travaillée qu’à l’époque : des bandes de strass en liner, des liners tribaux, des cils colorés, un travail graphique et lisible sur Instagram. Quant aux vêtements, ce qui était de la fast fashion hier est aujourd’hui de l’upcycling. Le Y2K permet donc de donner un nouveau visage à la mode écoresponsable. Le style est aussi retravaillé avec une conscience body positive, sans les injonctions à la minceur de l’époque, pour tous les corps et les identités. C’est une relecture d’après #MeToo et d’empowerment.
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