Dans un format digital, les défilés féminins automne-hiver 2021 ont révélé notre quête d’échappatoire, de virées nocturnes, et de cocooning.
Voilà un an que la fashion week s’est dématérialisée et a muté en format vidéo, invitant chaque marque à traduire l’ADN de la collection en image mouvante.
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Que retenir des shows parisiens féminins Automne-Hiver 2021 de cette première semaine de mars ? D’une part, des créations enveloppantes, tactiles, protectrices, liant l’intérieur à l’extérieur… ce que Vanessa Friedman du New York Times a décrit comme « la mode comme self-care. Et de l’autre, la nuit, l’acid house et la rave étaient à l’ordre du jour, reflétant nos rêves, nos manques et nos nouveaux besoins.
Courrèges dévoile la première collection signée par son nouveau directeur artistique Nicolas Di Felice. Dans un white cube apparaissent des silhouettes inspirées d’archives modernisées. Un manteau trapèze sixties, des minirobes en vinyle aux détails incurvés sont allégées, ciselées et réinventées, projetant la Nouvelle Vague dans une teuf berlinoise.
Chez Dries Van Noten, les détails clubbing – débardeurs lamés, robes rebrodées de sequins scintillants et bottes pailletées – se retrouvent sur des corps dansant sur une scène vide.
Ambiance acid house chez Koché. Les épaulettes de tops fluides sont relevés de longues plumes, les pantalons en cuir sont portés près du corps et des robes en soie faussement épurées arborent un imprimé léopard couleur néon ou des ornements métalliques. Velours duveteux, teinte grenade, et un jeu de fentes composent un univers sensoriel et nocturne.
Chloé suit une balade nocturne bravant le couvre-feu. Des mannequins vêtues de ponchos rayés, de robes en maille et de jupes midi en cuir piétinent les pavés parisiens. Ces silhouettes seventies évasées et relevées de crochet et de broderies dessinent une palette naturaliste et automnale. Une échappatoire à proximité.
Isabel Marant transforme un espace brutaliste en catwalk inattendu. Le béton contraste avec les ensembles en laine naturelle crème. Des motifs fleuris et imprimés Paisley rétro grimpent le long de robes maxi, de chemises boutonnées et de jupes nouées. Une rencontre entre l’organique et l’architectural, la nature et l’urbain.
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Au milieu de colonnes auburn rappelant celles de Buren, Hermès a présenté un travail de tailoring sur cuir, dans des ensembles ton sur ton ceinturés et évoluant dans des camaïeux de bruns, suivi de blousons-capes frangés et déstructurés – le tout ponctué de séquences de danses contemporaines donnant chair à l’épure majestueuse de la maison.
https://youtu.be/JRlwClEL2y4
A voir chez Lanvin, un film joyeux sur une séance d’essayage entre mannequins turbulents dans un hôtel fastueux, qui vire à la fête improvisée. Quoi de mieux pour présenter une collection ludique et délicieusement décadente ? Robes du soir en taffetas rose shocking ou coupées en bodycon corseté et imprimé léopard, fourrure, travail de plumasserie et ornements opulents : la maison fait sourire autant que rêver.
https://youtu.be/e9p9Q1qhr0Y
Film noir et futurisme chez Givenchy. Dans la pénombre, une armée habillée en noir traverse un intérieur industriel recouvert d’eau. Présentation à la fois féminine et masculine, la maison du groupe LVMH s’inspire ici d’une multitude de nuits : parkas techniques, doudounes XXL, et sacs à dos multipoches pour le côté outerwear des raves. Fourrures, soutiens-gorge en guise de top, et sangles en cuir pour celles qui rêvent d’un Londres gothique et glam rock. Le tout baigné dans une techno minimale à faire rêver du Berghain.
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