“Portrait of a Musician”, Bob Dylan par Hedi Slimane pour Celine

Dans les rues parisiennes, plusieurs portraits de rockers en noir et blanc se partagent les rues : Julian Casablancas en jean serré et blouson de cuir, ou Paul Banks, chanteur du groupe Interpol, en blazer cravate noire, et chemise blanche. Rien à voir avec un festival à venir. Ces musiciens sont les égéries de la Maison Celine, où Hedi Slimane fait son miel de mode des icônes culturelles rock qui l’ont marqué. Un nouveau nom s’y ajoute : Bob Dylan.

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Veste en cuir et lunettes noires sur les deux clichés de la campagne, seule la guitare de la légende de 81 ans change : acoustique sur la première photographie dans un studio, électrique sur la seconde prise sur le parvis en bois de sa maison à Los Angeles. Une savante composition de l’image, qui vient dire l’aspect polymorphe de Dylan, présent sur scène depuis presque sept décennies, et inlassablement insaisissable — comme le suggérait le film de Todd Haynes, I’m Not There réalisé en 2007.

Du chanteur androgyne en lunettes noires du milieu des années 1960, au protest singer en boots des années 1970, Dylan est synonyme de constantes réinventions identitaires. En cela, il incarne le principe même de la mode : l’éternel recommencement.

Affirmation d’une esthétique

Ces clichés signés par Hedi Slimane réaffirment les codes qui composent son langage visuel depuis plus de deux décennies — le noir et blanc, des silhouettes épurées, un goût pour les détails et une place centrale pour la musique. Après un défilé dans le théâtre Wiltern de Los Angeles, réunissant Iggy Pop ou encore les Kills, il recréait en février dernier les nuits du Palace. Les Libertines croisaient Jack White, ou des nouvelles têtes telles que les Dublinois de Murder Capital.

Plus que capturer les icônes rock de son adolescence, Hedi Slimane déniche et rassemble celles à venir à la manière d’un curateur.