Le duo musical bruxellois Ascendant Vierge imagine un monde de teufeurs mélancoliques, à l’esthétique théâtrale et postindustrielle.
Elle est ascendant Vierge, lui Vierge. Si, à première vue, tout semble opposer la chanteuse pop baroque Mathilde Fernandez et le DJ cofondateur du collectif parisien Casual Gabberz Paul Seul, l’astrologie est l’une des premières passions communes qu’ils se découvrent et qui donnera naissance à leur groupe Ascendant Vierge.
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Après une première collaboration en 2018 sur un remix du titre Oubliette pour l’ep Hyperstition de Mathilde Fernandez, ils lancent leur projet musical l’année suivante. A deux, ils imaginent un gabber lyrique où se croisent sonorités industrielles, références aux contre-cultures des années 1990 et envolées vocales entre Nina Hagen et Maria Callas. Leur premier titre, Influenceur (2019), prend d’assaut toutes les teufs dignes de ce nom, mais aussi les réseaux sociaux (600 000 écoutes sur Spotify et 250 000 vues sur YouTube).
Aujourd’hui, après deux singles parus en 2020, Faire et Refaire et Où sont nos rêves ?, le duo dévoile, le 9 octobre, un premier mini-album. Filant la référence astrale, Vierge se déploie sur sept titres aussi rêveurs que raveurs.
Une identité à 360 degrés
Cette sensibilité hybride se déploie de façon transversale, comme un espace de création sonore, stylistique, théâtral, un objet artistique complet doté d’une vision à 360 degrés. Leurs clips, signés par Kevin Elamrani-Lince et Golgotha, passent d’une esthétique bétonnée, lo-fi, à des détails graphiques rappelant le tuning des années “nonante”, dixit notre duo, et ses jantes lustrées. Là, comme sur chacune de leurs apparitions, en concert ou en session photo, la paire arbore une tenue assortie ou qui se répond : du vinyle, du fluo, du sportswear, du high-tech.
Ils accentuent l’aspect performatif et la construction de personnages scéniques “qui s’amusent et puisent dans des univers divers”
C’est la styliste pointue (et qui signe notre série de mode) Natália de Assis qui s’occupe de leur vestaire. Crâne teint et lunettes à la Matrix pour Paul, faux ongles aussi longs que ses extensions pour Mathilde, c’est ainsi qu’ils accentuent l’aspect performatif et la construction de personnages scéniques “qui s’amusent et puisent dans des univers divers, parfois opposés”, expliquent-ils.
Cette envie d’identités multiples, allant de cyberpunk à aventurier dans un futur proche postapocalyptique, c’est Mathilde qui la rapporte de son passé dans les arts vivants et l’art contemporain. Là, voguant de looks gothiques à Marilyn, elle prend conscience de manière aiguë de la mise en scène et de la collaboration avec une équipe triée sur le volet. Lors de ses concerts, elle investit l’espace de façon plurielle, entre la chorégraphie, la performance et l’expression corporelle : “J’ai toujours dit que je faisais de la musique pour faire de la scène, c’est un moment privilégié de réunion avec le public”, précise Mathilde.
Pour Paul, habitué à travailler en collectif, il découvre dans cette création à quatre mains “une nouvelle zone d’expérimentation et un challenge qui découle d’un feeling et d’un vrai échange” – une rencontre des contraires guidée par l’instinct, la discussion, les passions communes insoupçonnées. Mais aussi une précision, une minutie, une détermination – des qualités typiques des Vierge, nous assurent les horoscopes.
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