Suite à la crise majeure traversée par le luxe pendant la pandémie, l’industrie demande une restructuration radicale de son fonctionnement et de sa mentalité aux Etats-Unis et en Angleterre.
C’est via une lettre commune que le BFC (British Fashion Council) et le CFDA (Council of Fashion Designers of America) ont exprimé une demande : celle d’un besoin urgent de repenser l’industrie de la mode et son fonctionnement. Plus concrètement, ces associations anglaises et américaines ont recommandé la tenue maximale de deux fashion weeks par an (certaines marques comptent près de dix collections annuelles, sans oublier les collaborations et les drops), mais aussi de restreindre la production effrénée pour se recentrer sur la créativité du créateur et les réels besoins des consommateurs.
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Cette missive arrive comme une réponse à la vive crise traversée par la mode depuis le début de la pandémie de Covid-19. Bernard Arnault, PDG de LVMH, avait annoncé à la mi-mars une perte de 14 milliards d’euros en une semaine. La chaîne de magasins de luxe Neiman Marcus a fait faillite. Sans compter l’arrêt du tourisme, dont l’impact est énorme concernant les achats de luxe.
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Production locale, retour aux savoirs-faire…
Néanmoins, pour de nombreux acteurs de la mode, cette crise a été l’occasion de prendre du recul sur un système mondialisé, saturé et incapable de survivre hors d’un rythme de production vorace. Dans Dezeen début mars, la prédicatrice de tendances Li Edelkoort a ainsi estimé que cette pandémie de coronavirus était l’occasion de “repartir d’une page blanche, pour un nouveau départ, avec de nouvelles valeurs”. Mi-mai, Dries Van Noten a de son côté publié une lettre ouverte demandant une restructuration et un changement radical au sein de l’industrie. Quelques jours plus tard, la plateforme Business of Fashion a dévoilé à son tour un manifeste, signé par 600 personnalités de la mode, lequel propose un fonctionnement alternatif de l’industrie.
Se décrivant comme à l’écoute de cette protestation généralisée, laquelle est issue de tous les corps de métiers dans la mode, le BFC et le CFDA encouragent ainsi ce qu’ils nomment un “redémarrage”. Un redémarrage qui serait davantage basé sur la production locale et accorderait plus d’importance à l’environnement ainsi qu’aux savoirs-faire. Reste à savoir si la société est prête à consommer de façon plus tempérée.
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