L’hommage mode de Bilal Hassani à trois décennies des jeunes créations, l’exposition consacrée à la garde-robe imaginaire de Marie-Laure de Noailles et une playlist 100 % féminine rythmant la vie nocturne : retour sur trois jours au festival de mode, d’accessoires de mode et de photographie, qui s’est achevé ce dimanche 15 octobre 2023.
La mode comme outils d’invention de soi avec Bilal Hassani
D’un tailleur Chanel rose bonbon, à un ensemble short cuissarde Sébastien Meunier par Ann Demeulemeester, en passant par une marinière duveteuse Julien Dossena pour Jean-Paul Gaultier : pendant 72 heures, Bilal Hassani a articulé une demi-trentaine de looks, en hommage à l’histoire mode de la villa Noailles. Si Chanel est l’un des principaux partenaires et mécènes du festival, Sébastien Meunier a remporté le grand prix en 1998, et Julien Dossena en 2006. Un look Anthony Vaccarello, vainqueur 2005 et actuel directeur artistique de la maison Saint Laurent a également été arboré par le chanteur de 24 ans, membre de jury mode éclectique composé par Charles de Vilmorin pour cette 38e édition.
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“Pendant toute mon adolescence je me suis focalisée sur la musique, mais l’uniforme d’artiste a toujours été une question importante et reflète plus largement la fonction que je donne au vêtement : soit un outil avec lequel chacun se compose, ce qui permet de devenir qui tu souhaites et ainsi s’éloigner de l’identité imposée à la naissance. J’aime l’idée du shift et j’adore collaborer avec de nouveaux artistes. J’ai travaillé cette garde-robe avec le styliste Nikita Vlassenko, qui m’apprend énormément et m’a révélé une nouvelle facette de mon art.” raconte Bilal, qui sera prochainement à l’affiche du premier long métrage d’Alexis Langlois, Les Reines du drame.
Marie-Laure de Noailles, préceptrice de mode et gardienne des arts
Depuis le mois de mars, les évènements s’enchaînent à la villa Noailles, qui célèbre ses 100 ans. Dans le cadre de ce programme supporté par la maison Chanel, l’historienne Émilie Hammen est commissaire de l’exposition “Gardes-robe(s)” consacrée au vestiaire disparu de Marie-Laure de Noailles. “C’était en quelques sortes une influenceuse” raconte Émilie Hammen, qui a écumé les scrapbooks de cette dernière, qui découpait les photographies d’elle publiées dans la presse mode de l’époque. Ces documents ont notamment permis à la maison Chanel de reconstruire 3 pièces Chanel du début du siècle, porté par Marie-Laure De Noailles : une robe bicolore en dentelle, un tailleur cranté et une robe de soirée à manches ballon. À travers trois salles, Hammen juxtapose archives vestimentaires, picturales et création contemporaine, puisque la troisième partie de l’exposition est ouverte à une relecture contemporaine — avec une robe bodypostive d’Ester Manas ou les sculptures opaline en dentelle de Roisin Pierce, première gagnante du prix Métiers d’art de Chanel, lors de son lancement en 2019.
Le DJ Set 100 % féminin de Barbara Butch et Camélia Jordana
“Barbara et Camélia préparent une playlist superbe : elles ont fait une résidence de quinze jours pour se préparer” nous racontais Jean-Pierre Blanc, directeur de la villa Noailles à quelques jours du festival. Le résultat : une soirée dans un karting d’Hyères rythmée d’une playlist entièrement féminine mixée en duo. Du Vogue de Madonna au Stronger de Britney Spears, Barbara Butch vêtue d’un ciseau, symbole crypto-lesbien revendiqué, a notamment remixé La Boulette de Diam’s. “J’emmerde Marine, Juste parce que ça fait zizir” s’est répété, affirmant la position du festival dans lequel l’art est aussi un véhicule d’expression identitaire sans cloisonnement, qui reste encore à défendre.
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