Trois disques tournent inlassablement en boucle sur nos platines ce mois-ci. Ils sont signés The Libertines, The Gossip et Beyonce, tous trois disponibles à la FNAC.
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The Libertines, All Quiet On The Eastern Esplanad (29 mars 2024)
Près d’une décennie après “Anthems for Doom Youth”, voici “All Quiet on the Eastern Esplanade” où le duo Doherty/Barât conserve son art du songwriting propice à générer des classiques instantanés.
Cramés avant même la sortie de leur premier album Up the Bracket (2002), les Libertines avaient réussi à mettre en boîte in extremis une suite deux ans plus tard, avant de se crasher en beauté dans un feu d’artifice de drogues et de bastons médiatisées. Deux albums, ce n’est pas si mal pour un groupe de rock anglais prometteur. C’est toujours un de plus que les Sex Pistols.
Lire notre chronique : “All Quiet on the Eastern Esplanade” : les Libertines ont-ils bien fait de revenir ?
Gossip, Real Power (22 mars 2024)
Sur Real Power, référence évidente à Iggy Pop et ses Stooges, enregistré en plusieurs étapes, entre 2019 et 2021, à cause des confinements successifs, Rick Rubin a su retrouver l’énergie brute, le dynamisme dansant et la colère enfouie qui faisaient tout le sel de Gossip. Un grand mix qui manquait cruellement à A Joyful Noise, leur précédent album composé avec Brian Higgins (Xenomania, Sugababes), qui propulsait le groupe vers une pop-dance fade et dispensable. S’il signe le retour en force et en grande forme de Gossip, Real Power est avant tout l’histoire d’un groupe pas comme les autres, d’une famille dysfonctionnelle, d’une bande de potes indécrottablement punk, qui apprend à nouveau à s’aimer et à danser ensemble, tout en lavant son linge sale dans l’intimité d’un studio d’enregistrement.
“Ça peut paraître stupide, nous confie Beth Ditto, plus sensible et confidente que jamais, mais ce disque m’a appris à être plus à l’écoute et à ne plus fuir les problèmes. Comme il m’a permis de comprendre que Nathan m’aimait vraiment et réciproquement, malgré toutes les embrouilles qui nous ont barré le chemin. Nous parlons le même langage, nous avons les mêmes références, le même humour, et puis c’est lui qui m’a offert les mémoires de Kim Gordon. Si ce n’est pas la preuve que c’est la personne qui me connaît le mieux au monde !”
Lire notre chronique : Gossip, le grand retour en force d’un groupe pas comme les autres
Beyoncé, Cowboy Carter (29 mars 2024)
Manifeste d’émancipation, disque érudit et galvanisant, “Cowboy Carter”, le huitième album de l’Américaine, est un disque d’une richesse formelle inouïe, et porteur d’une charge politique puissante. Premières impressions.
“Ceci n’est pas un album de country, ceci est un album de Beyoncé.” Les mots s’affichent en lettres laser sur la façade du musée Guggenheim, à New York. Laissons de côté les considérations bassement marketing du procédé une semaine avant la sortie dudit disque, pour nous concentrer sur la dimension méta du geste : une icône noire de la culture populaire dévoile dans un premier temps les contours d’un album aux motifs country apparents, genre musical majoritairement blanc, avant de pirater les murs du plus prestigieux des musées d’art contemporain du monde avec un message de réaffirmation et réappropriation de soi ultime.
Vinyle mis en vente dès le 28 juin 2024. Précommande possible sur www.fnac.com
Lire notre chronique : “Cowboy Carter” : Beyoncé a-t-elle sorti son chef-d’œuvre ?
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