Un clavier débonnaire au sourire paradoxalement diabolique et un batteur stakhanoviste planqué sous sa capuche de lutin. Bienvenu sur la planète Zombie-Zombie : de l’électro pure et dure, tout droit venue des années 70, et orchestrée par deux savants fous -autistes diront certains- surtout sévèrement allumés. Une batterie, des synthés, deux bons potes avides d’expériences […]
Un clavier débonnaire au sourire paradoxalement diabolique et un batteur stakhanoviste planqué sous sa capuche de lutin. Bienvenu sur la planète Zombie-Zombie : de l’électro pure et dure, tout droit venue des années 70, et orchestrée par deux savants fous -autistes diront certains- surtout sévèrement allumés. Une batterie, des synthés, deux bons potes avides d’expériences extrêmes trônant triomphalement derrière leurs instruments respectifs, un son assommant, et une bonne dose de folie, suffisent à rendre euphorique un public déjà survolté.
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Zombie-Zombie, c’est avant tout une histoire de conviction. Et à l’évidence, les deux apprentis sorciers (mais qui les a laissé sortir ?) que sont cet ingénieur du son et le batteur d’Herman Düne, n’en manquent pas. L’un martèle sa batterie comme si l’apocalypse était proche, aboie dans son micro -qu’il finira presque par avaler -, et montre les crocs dès que la cadence s’accélère. L’autre joue au petit chimiste sonore, apprivoisant ses claviers avec la plus grande précaution, sûr que ses bricolages maléfiques parviendront à conquérir le monde, ou du moins la foule qui s’est empressée de remplir la Flèche d’Or ce soir. Il a bien raison.
Les Zombie-Zombie sont tout entier dévoués à leur cause, et réveillent en un long grognement rauque le meilleur de l’électro, sans aucune mise en scène. Le charismatique duo sous acide se lance parfois des œillades complices, et on les imaginerait bien volontiers se féliciter mutuellement s’ils n’étaient pas tous deux possédés, un sourire inquiétant aux lèvres. L’ambiance est mystique, proche d’une cérémonie tribale de sacrifice humain -les chants vaudous cédant cependant la place à un rythme saccadé, délicieusement instable, accompagné de synthés analogiques au bord de l’étouffement. Et alors que l’épilepsie guette le public, le batteur grimpe sur sa grosse caisse dans un dernier élan de détresse. Il tape, geint, lutte pour ne pas tomber, et assène un magnifique coup de grâce à ceux qui avaient encore des doutes. Une sacrée dérouillée, de celle qu’on prend rarement !
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