Un nouvel album qui dévoile doucement son programme : plus pop dans les mélodies, plus engagé dans les paroles. Premier extrait en écoute.
Trois rappeurs à la musique sombre venus d’Ecosse. Ce nouvel album, prévu pour le mois d’avril, pourrait tout changer : le groupe décrit ce deuxième album, White Men Are Black Men Too, comme leur « interprétation de ce que devrait être la pop ». Dans un premier extrait, Rain Or Shine, en plus du trip hop de Massive Attack, leur musique rappelle désormais celle de Metronomy – et son orgue sautillant. Il se conclut par un chœur de gospel chantant des « ooooh ééééh » plein d’entrain. On est bien loin de leur album précédent, qui répondait au joyeux nom de Dead.
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Et puis il y a ce titre : le nouvel album s’appellera donc White Men Are black Men Too (« Les hommes blancs sont aussi des hommes noirs »). Difficile de ne pas y voir un message engagé de la part du groupe, dont un membre est originaire du Libéria et du Nigeria. Aloysious Massaquoi, le chanteur, expliquait dans un mail récupéré par le site DIY :
« Pourquoi on devrait parler [du racisme] derrière des portes closes et ne jamais l’affronter directement ? Comment tenter de s’attaquer à un des obstacles majeurs de la vie des gens dans le monde… en ne posant pas les bonnes questions et en ne laissant pas de place au débat ? »
Il parle de cette conviction : la musique peut servir au combat pour l’égalité entre les hommes. Il mentionne notamment le rôle de la maison de disque Motown, crée en 1959 par Berry Gordy à Detroit, qui a voulu rendre accessible la musique soul et R&B à un public de Noirs mais aussi de Blancs.
« La musique de Motown a participé à changer le monde, ça a rendu acceptable que des Noirs passent à la radio et soient à la télé. Michael Jackson l’a fait aussi. Martin Luther King voulait l’égalité et il a réussi dans une certaine mesure. Mais, après tout ça, est-ce qu’on peut parler d’égalité ? Bien sûr que non. Je veux toujours la réclamer avec la meilleure musique possible. »
Il n’est pas le seul à croire au pouvoir politique de la musique : de l’autre côté de l’Atlantique, Jay Z lui-même voit le hip-hop comme une vraie arme contre le racisme. Début janvier, il déclarait dans une master class de la présentatrice Oprah Winfrey : « Je pense que le hip-hop a fait plus pour les relations entre les races que les autres icônes culturelles ».
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