On s’était pourtant juré de passer les fêtes en paix, de ne plus être le Grinch, d’accepter l’allégresse, de claquer la porte au nez du prochain cow-boy venant démarcher ses tranches de malheur, colporter sa mélancolie poisseuse. Et puis se pointe Brice Randall Bickford, et sa voix est tellement troublante, son élégance tellement séduisante qu’on […]
On s’était pourtant juré de passer les fêtes en paix, de ne plus être le Grinch, d’accepter l’allégresse, de claquer la porte au nez du prochain cow-boy venant démarcher ses tranches
de malheur, colporter sa mélancolie poisseuse. Et puis se pointe Brice Randall Bickford, et sa voix est tellement troublante, son élégance tellement séduisante qu’on oublie ses bonnes résolutions. On l’invite sur le canapé, on lui sert du tord-boyaux et on allume la cheminée, pour finir la soirée le moral en miettes, après avoir passé en revue la campagne sauvage et inquiétante de sa Caroline du Nord, les disques de Neil Young, les livres de Carson McCullers.
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Car le chanteur des Strugglers, dans toute sa noirceur et sa flamboyance, est un storyteller dans l’immense tradition southern gothic’ ? chez lui, une armée de banjos pas jojos, de crincrins malsains et de cordes barbelées électrifient des histoires malades d’amours fusillés, de cœurs percés et de nécrophilie. Ce n’est pas encore ce Noël qu’on lira les contes des frères Grimm.
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