A l’occasion de sa 38e édition, le festival de Bourges présente de jeunes pousses prêtes à éclore entre des têtes d’affiches costaudes . Retrouvez chaque jour, notre TOP des meilleurs concerts du Printemps.
VENDREDI. Quatrième journée de festival : les yeux commencent à piquer sous les spotlights mais on continue de swinguer grâce au doo-wop de Gaspart Royant et à la love machine de Julien Doré. Retour sur cette folle journée.
Swinger sur le doo-wop de Gaspard Royant
« Je m’appelle Gaspard Royant et dans la vie je fais du 45 tours ». Voilà comment Gaspard résume en une phrase sa petite entreprise de doo-wop. Et si le costume blanc semble tiré à quatre épingles, Gaspard est prêt à mouiller la chemise comme il se doit. Retro et jouissif, on change de continent et d’époque devant son swing infernal : direction la côte ouest US pour un bal de promotion sixties. Avec sa belle Gibson, Gaspard fait vibrer les cordes et les cœurs. Mais ce grand fan de Roy Orbison ne fait pas seulement des balades qui parlent d’amour : pour composer il s’inspire aussi de faits divers meurtriers dans sa Savoie natale, le polisson ! Gaspard reste pourtant un gentleman charmeur en toute situation, même quand il s’agit d’inviter son public au merchandising pour acheter goodies et disques : « Dites à Brigitte et Roger que vous venez de ma part ». Et qui retrouve-t-on devant le stand dix minutes plus tard ? Un Gaspard qui pose volontiers avec ses fans !
La « Mue » d’Émilie Simon
Petite et frêle comme un papillon, Emilie Simon ouvre son concert avec «Perdue dans tes bras» dans une ambiance de kabuki et paravents japonais. Libérée de toute son artillerie électronique, la voilà chrysalide, pour son nouvel album « Mue ». On se laisse hypnotiser par sa voix douce et sensuelle, et bercer par les phares lumineux balayant l’horizon du Palais d’Auron, comme des lentilles de Fresnel guideraient leurs marins. Emilie réussit -une fois de plus- à nous mener en bateau sur les flots agités de « Franky’s Knight » et jusque dans des jungles de toute beauté avec des extraits de « Végétal».
Alb : nouveau triomphe pour la Reims Academy
Avec Alb aux manettes de la salle du 22 Est, la Reims Academy est dignement représentée ! Clément Daquin et son batteur tout terrain sont venus jouer un aperçu de leur album «Come out! It’s beautiful» , sorti il y a moins de deux semaines. Dans cette formation minimaliste, les bidouilles électroniques et lumières du troisième type sont toutes les bienvenues. Et impossible de ne pas succomber et pousser des « oh oh oh » sur le formidable single « Golden Chains » : il tire subtilement sur la corde sensible de notre enfance avec des beats interstitiels inspirés de Mario Bross !
Julien Doré et son LØVE power
A peine le temps de voir les enfants du soleil,Natas Loves You, secouer leurs serpents à sonnettes et leurs cheveux rebelles sur la scène du 22 Ouest, que nous revoilà au Palais d’Auron pour succomber à la frénésie du LØVE de Julien Doré. Inaugurant son concert avec des extraits de ce dernier album (dont Hôtel Thérèse..), la salle est déjà au bord de l’émeute amoureuse. Il faut dire que le dandy aux boucles dorées s’est bien entouré. Parmi son boys band aux cravates et chemises cintrées, on reconnaît même un certain Arman Méliès à la guitare ! En deux coups de cuillère à pot, Julien Doré et son ‘disco de blanc » emballent tout le monde, avec ou sans la langue, et parvient même faire zouker la salle sur « Les limites ». Alors quand le saltimbanque « Kiss me forever » démarre, le Palais Auron est à deux doigts d’éternuer d’amour ! Nos mains dessinent des coeurs pendant que nos voisines s’appliquent à leurs selfies, ambiance Nouvelle Star…
Pégase prend son envol
Depuis déjà quelques années, nous suivons le petit père du label nantais FVTVR, et leader de Pegase : Raphael D’Hervez. C’est pourtant un concert transfiguré et magnifié que l’on redécouvre devant la scène du 22 Est. Derrière de grands blocs miroirs futuristes se cachent les instruments et machines infernales de cet oiseau rare. Et c’est sous un blouson d’aviateur que Raphael nous emporte loin de Bourges, à bord d’un carlingue pop, flottant parmi les champs de nuages et les contes de minuit. Quittant son studio chéri, Pégase s’émancipe et prend son envol sur scène. Difficile de ne pas s’évader sur cette rêverie sans fausse note.
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