Stormzy, nouveau prince du grime game, s’est produit à Paris le vendredi 19 mai dernier. On y était et on vous raconte.
Bien lancé sur les traces de Skepta et Wiley, Stormzy s’est imposé comme l’un des nouveaux poids lourds du grime après la sortie d’un premier album magistal. C’était en février dernier, avec le très recommendable Gang Signs & Prayer. Autant dire qu’il était attendu au tournant par ses fans parisiens lors de son passage au Trabendo, le vendredi 19 mai.
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Bangers & Prayers
Le concert est sold-out, et sur place la salle est remplie de jeunes arborant des looks streetwear lambdas ou recherchés, tous prêts à en découdre avec le jeune artiste de 23 piges. Après une mise en jambe efficace de Lethal Bizzle, les mecs les plus proches de la scène restent entassés sans pouvoir bouger d’un pouce, en attendant la venue de leur idole.
Trente minutes plus tard, Stormzy déboule sur scène avec un T-shirt #Merky, du nom du label qu’il a créé, et démarre en trombe (et en toute logique) avec First Things First, le premier track de son disque. Il dégaine sa première punchline, “I’m a rebel with a cause”, et passera le reste du show à le prouver : il est là pour mettre le feu.
Le public commence déjà à hurler, et le rappeur enchaîne avec le survolté Cold, qui achève de donner le ton. On s’en doutait à l’écoute du disque : les bangers qui le parsèment sont faits pour cartonner sur scène. Le concert alterne ensuite avec des morceaux plus softs, plus enlevés, qui jalonnent aussi l’album et dont on avait peur qu’ils cassent le rythme du live. C’est tout le contraire qui se passe : la salle est emballée, et on surprend même les bonhommes les plus virils chantonner en dodelinant sur la mélodie de Cigarettes & Cush. De temps à autre, Stormzy pioche aussi parmi les singles qui lui ont permis de se faire connaître avant même la sortie de son premier disque, comme Know Me From ou Scary.
Entre chaque interprétation, il chauffe son public à bloc, qu’il appelle “my energy crew”, en l’invitant à hurler ou à se préparer pour la nouvelle claque qu’il s’apprête à lui balancer. Mais ses interludes sont systématiques et deviennent lassants à la longue, au point que le show paraisse trop bien préparé et perde un peu en naturel (dommage pour un as du freestyle). Vers la fin, on regarde le rappeur jouer les entertainers avec une seule hâte : qu’il déverse à nouveau son flow brutal, rapide et sec, articulé à l’extrême.
#Merci
C’est chose faite lorsqu’arrive Big For Your Boots, qui signe l’acmé du concert. Torse-poil, son buste large et luisant de sueur, l’artiste aux allures de colosse transcende la salle et ses centaines de kids entassés, qui semblent réunis en un seul corps, hurlant et sautant dans tous les sens.
Puis le live s’achève en beauté avec Shut Up, que le rappeur rebaptise pour l’occasion “Fire In Paris”, qui embrase une dernière fois la salle. L’interprétation terminée, l’arrière du Trabendo se vide, alors que l’artiste londonien s’attarde pour serrer les mains des jeunes au premier rang. Il longe la bordure de la scène dans toute sa longueur, accepte de figurer sur quelques selfies, et échange quelques mots avec ses fans… comme pour faire durer le plaisir. Une vraie tempête : Stormzy porte bien son nom.
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