Concert évènement vendredi soir à Paris : Kaaris, nouveau mec balèze du rap français, mettait le feu au Bataclan à quelques jours de l’épaisse réédition de son premier album. Grosse ambiance.
A la fin du concert, ils sont une trentaine sur scène, du genre mecs virils, cachés sous casquettes et lunettes de soleil, BTTF sur les t-shirts (la marque de Therapy), à hocher de la tête, à mimer des coups de feu, à faire de gros doigts d’honneur au public. Tous les potes de Kaaris sont là ; lui traverse la scène torse nu, en sueur, en posant Zoo de façon frénétique. L’ambiance est lourde. Oui : « les singes viennent de sortir du zoo », et puis aussi : « je n’ai aucune peine, je te nique ta race ». Kaaris exprime la convivialité à sa manière. Pour ce concert attendu depuis des mois, celui de la reconnaissance d’un Bataclan rempli à bloc, il joue le pote vénère en ponctuant les provocations de quelques « merci », enchaîne les « cassedédis » communautaires, appelle à la haine avec assez de style et de charisme pour qu’on comprenne bien, au fond, que le jeu du rap n’est que de l’art.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un art que Kaaris est en train de bousculer avec une science et une violence inouïes. Son premier album, Or Noir, est sorti en octobre dernier et déjà ses punchlines sont devenues cultes. Dans la salle, le public connaît les textes par cœur. Un public bouillant, fidèle à sa réputation de proximité, d’identification, de soutien musclé à une culture en soi. Les fans de rap auraient bien quelques conseils à donner aux rockeurs, souvent trop blasés dans les salles, et trop habitués à ne pas vivre leur musique au corps, à ne pas hurler à s’en péter les poumons, à ne pas se taper de grosses barres en chantant avec les copains, à ne pas foutre le bordel. Il ne s’agit pas de cliver, mais le Bataclan d’hier était vraiment très beau : les drapeaux volaient, les gens sautaient ensemble, les filles dansaient… Ah non, en fait il n’y avait quasiment que des mecs dans la salle. Sur ce point, on aurait pu s’y attendre, mais ça fait bizarre quand même.
Après le traditionnel DJ set orienté rap US et un peu d’attente, Kaaris a commencé son concert avec Bizon, intro de son album. Suivront, dans la grosse heure suivante, Je bibi, Ciroc, Binks, Bouchon de liège, Paradis ou enfer… et aussi quelques classiques comme Houdini… l’indispensable Kalash, qui laisse planer l’ombre de Booba… des freestyles qui s’installent à la Sombre… des feat. costauds avec Dosseh et Despo Rutti… et puis un morceau tout neuf, S.E.V.R.A.N., qu’on retrouvera bientôt sur la réédition d’Or Noir. On vous reparlera bientôt, et dans le détail, de cette nouvelle sortie et des onze nouveaux enregistrements qui la composent. Ça sortira le 3 mars et juste avant, le 28 février, Kaaris sera de retour sur scène à Paris, au Cabaret Sauvage, pour une date supplémentaire. Ensuite, ce sera la tournée. Vous voyez un peu l’ambiance ? Direction le futur du rap français.
{"type":"Banniere-Basse"}