Les frères Lawrence du groupe Disclosure proposaient leur revival UK-Garage dans un Olympia ultra-complet hier soir. On y était, on vous raconte.
On pénètre dans les enceintes de l’Olympia, et force est de constater qu’on n’est pas habitué à de telles dispositions. Premièrement, et ce n’est pas vraiment une surprise, le public semble être principalement composé de pré-pubères, malheureusement prêts à en découdre : la tension est palpable, les gars ne sont pas là pour déconner. On se mêle à la foule, conscients de l’attente suscitée par le groupe.
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Public jeune, intentions de feu
On ne va pas s’étendre sur les dispositifs de l’Olympia : la bière n’est pas exactement à un prix modique, et l’espace somptueux nous rappelle qu’on n’est pas venu voir un groupe crado qui joue dans une cave exigüe. De toute façon le concert commence, donc pas la peine de tergiverser. F For You, probablement la meilleure chanson de Disclosure, est exécutée d’entrée de jeu, on voit que le public est au rendez-vous, même si la ferveur dansante peine à se faire sentir. Le show commence doucement, mais sûrement, avec un public féminin (18-20 ans de moyenne d’âge) acquis d’office à la cause des frères Lawrence.
Il y a même des filles avec les bunnys de playboy sur la tête, et on se dit qu’on peut difficilement faire pire dans la faute de goût jusqu’au moment où on observe les visuels. When a Fire Starts to Burn, vrai tube UK Garage irrésistible, est malheureusement accompagné d’une scénographie de stade ignoble, faite de flamme s’entrelaçant qui rappelle le pire de, au hasard… Muse. Oui, Muse. Heureusement, Disclosure vaut mieux que ça, et le show s’enchaine avec des tubes au taquet, suivis d’incursions club bienvenues. Force est de constater que les frères Lawrence constituent un vrai groupe de scène : chacun tape sur ses pads ou martèle sa basse avec la conviction de celui qui doit convaincre une foule venue là de pied ferme. Tout le monde tape dans ses mains ou danse le moment venu, dans des incartades calculées et millimétrées avec la précision d’un horloger.
La majorité du public semble véritablement s’éclater, et c’est tout ce qu’on demande à un concert de ce genre, au final. Tout fonctionne à la virgule près, cependant la réactivité du public semble pourtant s’effectuer à deux vitesses, même si le show est traversé de véritables fulgurances : Stimulation est un sommet hypnotique qui nous donne envie de danser toute la nuit, tandis que tout le monde s’accroche à son portable pour filmer le truc. Dommage. Il se passe parfois de vrais trucs chez Disclosure.
Malheureusement, les frères Lawrence semblent peu communiquer entre eux, pour ce qui reste une performance aux aspects autiste et repliée sur elle-même. Encore une fois, la communication avec le public n’est pas à remettre en cause : tout le monde s’éclate. Mais on se dit quand même qu’il manque un petit quelque chose pour totalement se libérer. « Let’s Get rough », nous dit la chanson. Vraiment ? Le show de ce soir semble bien trop poli et calculé pour vraiment pouvoir prétendre à une quelconque délivrance, même si on a droit à notre bonne dose de chafouinage enfiévré. Le visage en fond de scène qui enjoint plus qu’il n’invite à la danse, façon Big Brother du fun, nous met la puce à l’oreille : ce soir, on n’est pas passé loin de la révélation (disclosure en V.O), mais le show aurait gagné à être un peu plus fou, quand même.
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