ASAP Ferg, Woodkid, Flume… le festival de Coachella, comme si on y était.
L’avantage de faire la queue c’est de pouvoir observer le look de la festivalière californienne type. D’entrée de jeu une révélation : en short en jean coupé avec les poches qui dépassent, on ne peut pas se tromper.
Des milliers de paires de jambes bronzées et de jeunes têtes couronnés de fleurs convergent vers les champs de polo de la petite ville du désert californien. C’est là qu’a lieu le festival Coachella, weekend numéro 2 et une foule immense. Le décor : une herbe rase un peu jaunie à perte de vue, des palmiers, une grande roue, de multiples bars et des scènes gigantesques. Le public de spring breakers a le coeur léger, le pied nu et se balade en bandes de filles ou de garçons, dans une ambiance plus chill que rock.
Les good kids déferlent en bandes de leur Beverly Hills d’origine pour se défouler gentiment. 80 000 personnes nous dit-on, qui paient leur bracelet General Admission 350 dollars, le double pour l’accès VIP pour les 3 jours de festival. Tout le monde ou presque est penché sur l’app qui décrypte le programme serré : 63 groupes sur 6 scènes différentes, entre 11h et minuit. On arrive tout juste pour entendre l’excellent ASAP Ferg, rapper de Harlem, qui refera une apparition plus tard en guest star sur le set de Woodkid. Un petit tour joyeux chez Aloé Blacc attendu mais déjà trop entendu et un détour par la zone VIP nous permettent de confirmer que tous les looks sont permis à Coachella, même chez les quadras chics. On y croise Paris Hilton, Liv Tyler et Solange Knowles en moins de 10 minutes.
On rencontre aussi Woodkid qui se détend avant son set, en chaussettes blanches et mules noires en plastique. Une grosse année pour l’artiste français, puisqu’en plus de jouer à Coachella, il est aussi chargé de créer le show de Pharrell Williams. Pour lequel il annonce “une belle surprise” mais ne peut en dire plus. Son show à lui impressionne, il sourit à la foule mais le ton est toujours martial et déploie les hits de son album Golden Age avec force percussions trompettes et animations gothiques sur l’écran derrière lui. Au son de son nouveau morceau dance « Volcano », la foule se fait compacte. Le barbu tease : “Coachella you want to dance ?”
Plus tard c’est Flume qui va vraiment secouer le public de la tente Gobi. L’australien de 22 ans, chemise boutonnée jusqu’au col, électrise les filles derrière ses Mac BookPro. A l’autre bout du festival, sous une autre tente à l’acoustique parfaite, l’électro de Nicolas Jaar déclenche aussi l’hystérie. Dehors, le soleil couchant est à se pâmer au-dessus des montagnes du Joshua Tree National Park. Les palmiers sont violets de lumière. Les bouteilles en plastique jonchent l’herbe où les festivaliers s’allongent. Quelque part, Bryan Ferry chante derrière un clavier en veste d’intérieur. Les jeunes sont ailleurs. Ils rêvent déjà à Lana Del Rey qu’il faudra encore attendre un peu puisqu’elle ne joue que dimanche. Lana profiterait d’ailleurs de son séjour dans le désert californien pour enregistrer quelques chansons dans un studio de Palms Springs. Rien n’est encore sûr. Il faut sortir un peu de Coachella pour avoir des visions insolites, comme celles des Pixies jouer sur la minuscule scène de “Pappi & Harriet”, restaurant saloon mythique de la région. Quelques happy few y étaient, extatiques.
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