Angel Olsen jouait hier au Divan du Monde dans le cadre des Femmes s’en Mêlent : ce fut beau et saisissant, on vous raconte.
Sans manquer d’amour ni de respect a priori pour Emily Jane White ou Eleni Mandel, également programmées par les Femmes s’en Mêlent au Divan du Monde, on n’aura d’yeux, ce mercredi soir, que pour Angel Olsen. Elle est la force d’attraction de la soirée, un soleil noir à la gravité puissante, une sirène dont on attend les charmes scéniques avec grande impatience.
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Elle sera finalement une Méduse terrienne, une déesse de l’americana, l’invitée parfaite pour cette salle en forme de fer à cheval, dont les fumées finissent par ressembler à la poussière soulevée, les jours de canicule, par les vents des Grandes Plaines du midwest. Immobile, taiseuse, statue de glace translucide au regard dans le vague de fille qui planque mal sa timidité, la jeune Américaine est d’abord accompagnée d’un groupe discret, dont les faux-plats soulignent l’altitude de son songwriting sensible, puis termine en solo (White Fire, sublime). Profil bas, Olsen ne paie pas de mine, semble fragile, presque ailleurs, alterne les morceaux de son premier Half Way Home et ceux, plus ronds, du bouleversant et récent Burn Your Fire With No Witness.
Mais omniprésente, sa voix d’acrobate subjugue quand elle est douce, terrifie quand elle est forte, happe l’attention et fait frissonner l’échine, s’insère dans les tripes et secoue les cœurs : un tremblement et l’on tremble, une plainte susurrée et l’on choit avec elle dans ses textes de fille trop seule, un « I don’t know anything » appuyé et on est saisi à la gorge.
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