Même en petite forme, le Wu-Tang reste une fabuleuse usine à sons et à ambiances.
En dépit de la présence de samples de films d’arts martiaux des Shaw Brothers et d’un W massif et tranchant devenu emblématique, Wu-Tang Chamber Music n’est pas à proprement parler un nouvel album du vénérable Wu-Tang Clan. Method Man et GZA y brillent par leur absence, et RZA y arbore seulement ses casquettes de producteur et de MC, celle de beatmaker ayant été sacrifiée en l’honneur des Revelations, combo de chair et d’instruments dont on louera l’abnégation et la rigueur vis-à-vis des phrasés experts des membres du Clan et de leurs invités de marque.
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Ceci étant, aussi récréative soit-elle, cette compilation est un gage supplémentaire de la suprématie créative du Wu-Tang. Urbain et mystique, classieux et percutant, le disque débobine ses rythmes organiques et instrumentations sweet black music le long d’une huitaine de collaborations toutes plus vaillantes et cohérentes les unes que les autres, du Ill Figures sombre et osseux de Raekwon, M.O.P. et Kool G. Rap à un NYC Crack cinématographique en diable.
Le solde du crew n’est évidemment pas en reste, Inspectah Deck et U-God conviant Sadat X le temps de l’hymne cuivré Sound the Horns tandis que Ghostface Killah profite avec Havoc (moitié de Mobb Deep) des vibrations d’un clavier noctambule et mélancolique sur Evil Deeds. L’excellence de l’ensemble ne parvient toutefois pas à dissiper ce discret regret qui rôde depuis la sortie du séminal Enter the Wu- Tang : si seulement Ol’ Dirty Bastard était encore de la partie !
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