Entre chaque album de son Piano Magic, Glen Johnson vide ses samplers et les gens de son groupe, pour resurgir six mois plus tard en apportant du neuf avec lui. On l’avait laissé le temps d’une BO de film, un coup d’essai pour le label 4AD dont il a depuis totalement embrassé l’esthétique ancienne, de […]
Entre chaque album de son Piano Magic, Glen Johnson vide ses samplers et les gens de son groupe, pour resurgir six mois plus tard en apportant du neuf avec lui. On l’avait laissé le temps d’une BO de film, un coup d’essai pour le label 4AD dont il a depuis totalement embrassé l’esthétique ancienne, de Dead Can Dance à This Mortal Coil. Comme chez ces derniers, le compositeur Glen Johnson s’efface et laisse ses mots dans la bouche des autres, utilisant des procédés étranges pour faire briller sa brochette d’invités. On retrouve ainsi, déstabilisés, le chanteur de Tram, celui de Tarwater (Ronald Lippok) ou John Grant des Czars, auquel il confie le seul réel moment de détente du disque, huit minutes de blues urbain noyé sous la pluie.
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Avec les nouveaux venus, Glen Johnson déploie le tapis rouge. Charlotte Marionneau, pendant français de la Martina de Tricky, fume ses cigarettes devant un tombeau de lucioles synthétiques, et puis Suzy Mangion apparaît. Tremblant, passionné et distant tout à la fois, son mince filet de voix irradie le parterre de xylophones et d’arpèges de guitares qu’on déploie pour elle. Pour cet album, on verrait bien Glen Johnson enfiler le costume de Dickens. Pas seulement à cause de l’étrange romantisme fin de siècle qui souffle à travers son disque, mais parce qu’il semble recueillir une trace de tous les hivers. Passés, présents et futurs : tous se serrent dans les coins d’un disque déjà rempli par les sons, les idées et les chansons. Une profusion d’éléments qui fait de Writers without Home le pendant rock du Massive Attack de Mezzanine, une nouvelle variété de trip sans le hop qui va avec.
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